L'origine de Affranchissement

Acte par lequel on fait passer un esclave de l'état de servitude à celui de liberté.


Dans la Grèce antique

A Lacédémone, le droit d'affranchir les esclaves, dit M Furgault, n'appartenait point aux maîtres dont ils cultivaient les terres, mais au peuple assemblé, qui n'accordait ces sortes de grâces que rarement, et seulement à ceux qui dans les batailles avaient rendu quelque service signalé aux citoyens qu'ils accompagnaient à la guerre ; du bien qui, dans de pressants besoins, avaient fourni des sommes d'argent à la république et l'avaient bien servie.
A Athènes, les esclaves recouvraient la liberté lorsqu'ils pouvaient offrir à leurs maîtres une somme d'argent prescrite par les lois. Alors le maître était obligé de présenter l'esclave au polémarque archonte, et de le déclarer libre, ce qu'il faisait en lui mettant la main sur la tête, après quoi un héraut l'annonçait au peuple. Souvent cette grâce était accordée aux esclaves par le public, lorsque, pour les besoins de l'état, on les avait enrôlés avec les citoyens ; alors, pour récompenser leurs services, non seulement on leur accordait la liberté, mais on les élevait à la dignité de citoyens.
C'est ce que fit la république en faveur de ceux qui mirent en fuite les Lacédémoniens près de l'île d'Arginuse, et de ceux qui s étaient distingués à la bataille de Chéronée.


Dans la Rome antique

L'affranchissement, à Rome, commença sous le règne du roi Servius Tullius. Ce prince voulant fortifier la république en multipliant les citoyens, fit porter une loi par laquelle il était permis aux particuliers d'affranchir leurs esclaves. Les affranchissements étaient rares dans les premiers temps, et ne se faisaient jamais que pour de bonnes raisons qu'on était obligé de déclarer au magistrat.
Il y avait trois manières d'affranchir les esclaves à Rome :

  • La première se faisait par le cens ou dénombrement, censu ; il suffisait qu'un esclave que son maître voulait affranchir fit inscrire son nom dans les registres publics, et fit la déclaration du bien qu'il possédait.
  • La seconde manière était d'affranchir l'esclave par la baguette, vindicta. Elle fut introduite l'année d'après l'expulsion des rois, par P. Valerius Publicola, lorsque, pour récompenser l'esclave qui avait découvert la conspiration des jeunes Romains en faveur des Tarquins, il lui donna la liberté.
  • La troisième manière d'affranchir les esclaves se faisait par testament.

En France

Pour diminuer l'autorité des seigneurs, les rois de France ne crurent pas devoir mieux faire que d affranchir les serfs de l'esclavage sous lequel ils gémissaient. C'est ainsi que Louis-le-Gros en 1135, Louis VIII, en 1223, commencèrent à diminuer le nombre des esclaves dont la France était couverte. Saint Louis et Louis-le-Hutin suivirent l'exemple de leurs prédécesseurs mais c'est surtout dans le temps des croisades qu'on vit les seigneurs engager ou vendre leurs fiefs et rompre à prix d'argent les fers de leurs serfs ou esclaves.

« Nous savons, dit Voltaire, que les rois et les hauts barons avaient affranchi plusieurs de leurs bourgeois à prix d'argent dès le temps des premières croisades pour subvenir aux frais de ces voyages insensés. Affranchir signifiait déclarer franc, donner à un Gaulois subjugué le privilège d'un Franc. Francus tenens, liberè tenens. Un des plus anciens affranchissements dont la formule nous ait été conservée, est de 1185 :
J'affranchis de la main et de la bouche, je délivre des coutumes de la loi salique Jean Pithon de Vic (ou de ce village), mon homme, et ses fils légitimes ; je les réintègre dans leur bon sens, de sorte que ses filles puissent hériter, et je constitue ledit Jean et ses fils mes hommes francs et libres ; et pour cette franchise j'ai reçu dix huit bonnes livres viennoises.
(Histoire du parlement de Paris, chap.2). »

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