L'origine de Arrière-ban
Une convocation à la guerre
C'était la convocation que le prince faisait de toute la noblesse de ses états pour marcher en guerre contre l'ennemi. Quelques uns disent que le ban est la première convocation, et l'arrière-ban la seconde, et comme une convocation réitérée pour ceux qui sont demeurés en arrière, et qui ne sont pas venus la première fois qu'ils ont été appelés.
D'autres estiment que ce mot vient de heribannum, comme qui dirait convocation faite de la part du maître ou du seigneur. Cl. Fauchet, dans l'Origine de la milice et des armes, s'exprime ainsi sur l'étymologie de ce mot : « Arrière-ban a pris son nom du viel mot françois dont ceux de la première et seconde famille de noz roys ont usé. Car heré lors signifioit armée ou camp ; et ban, appel et semonce : comme si heriban, depuis par corruption nommé arrière-ban, fut un appel de nobles et hommes de fief, pour venir à la guerre, camp, ou lieu destiné pour assembler l'armée. »
La fin de la coutume
La coutume de cette convocation était autrefois fort commune en France, où tous ceux qui tenaient des fiefs et arrière-fiefs étaient obligés, sur la sommation du prince, de se trouver à l'armée, et d'y mener un certain nombre d'hommes d'armes ou d'archers.
Mais depuis qu'on a introduit l'usage des compagnies d'ordonnance et les troupes réglées, l'arrière-ban n'a été convoqué que dans les plus pressantes extrémités. Il n'y a point eu de convocation d'arrière-ban depuis celle que Louis XIV fit faire pendant la guerre qui commença en 1688 et qui fut terminée en 1697, par la paix de Ryswick.