L'origine de Astrolabe
Astrolabe signifiait anciennement un système ou assemblage de différents cercles de la sphère, disposés entre eux dans l'ordre et dans la situation convenable. Il y a apparence que les anciens astrolabes avaient beaucoup de rapport à nos sphères armillaires.
Le premier astrolabe
Le premier et le plus célèbre de ce genre était celui d'Hipparque, que cet astronome avait fait à Alexandrie, et placé dans un lieu sûr et commode pour s'en servir dans différentes observations astronomiques. C'est à l'aide de cet instrument qu'il découvrit 1022 étoiles fixes.
Ptolomée en fit le même usage : mais, comme cet instrument avait différents inconvénients, il prit le parti d'en changer la figure, quoiqu'elle fût parfaitement conforme à la théorie de la sphère ; et il réduisit l'astrolabe à une surface plane à laquelle il donna le nom de planisphère.
L'astrolabe de mer
L'astrolabe de mer est un instrument dont on se sert en mer pour prendre la hauteur du pôle ou celle des astres. Quelques uns attribuent l'invention de cet astrolabe à deux médecins juifs, nommés Rotheric et Joseph, établis à Lisbonne, qui furent encouragés et secondés par le roi Jean II. Ce qui a fait dire à M. Esménard, dans son poème de la Navigation, chant 5 :
Un prince, triomphant du Maure et de l'Arabe,
Conquit sur les vaincus le savant astrolabe
Qui des cieux enflammés mesure la hauteur,
Et qui, du nautonier rage modérateur,
Consultant tour à tour la nuit et la lumière ,
Lui marque sur les flots sa place et sa carrière.
Comme les Juifs avaient alors les liaisons les plus suivies avec les Maures, et que ceux-ci se servaient déjà de l'astrolabe, le seul instrument dont ils faisaient encore usage au XIXe siècle dans leurs navigations, il est probable que ces deux médecins avaient reçu astrolabe des Maures, qui eux-mêmes avaient emprunté des Grecs le nom et l'usage de cet instrument.