L'origine de Auscultation
Auscultation médiate
Le mot auscultation, qui vient du verbe auscultare (écouter, entendre, épier), indique l'art d'explorer avec l'oreille certaines parties du corps, mais le plus souvent la poitrine, pour se procurer des notions certaines relativement aux maladies dont elles sont ordinairement affectées ; et l'auscultation est appelée médiate, parce qu'on ne la pratique pas avec l'oreille nue, mais au moyen d'un instrument particulier quoique fort simple, et que l'on désigne sous le nom de stéthoscope.
Cet instrument transmet avec la plus grande exactitude à l'oreille de l'observateur les plus petits bruits, les moindres sons qui se développent dans les parties soumises à son investigation ; et il en tire souvent des signes précieux, capables de l'éclairer sur la nature des maladies et le mode de traitement qui leur convient.
Une invention du professeur Laennec
C'est au professeur Laennec que l'on doit ce nouveau moyen de diagnostic, qui est aussi ingénieux qu'utile, et dont la découverte remonte tout au plus au début du XIXe siècle. Ce savant médecin en a fait de nombreuses applications à l'étude des maladies aiguës et chroniques des poumons, ainsi qu'à celle des affections organiques du cœur. On a successivement proposé d'y avoir recours dans certains cas chirurgicaux, et de s'en servir pour l'exploration des battements du cœur chez le fœtus quand il est encore contenu dans la matrice. Il est en effet certain que l'auscultation médiate peut ainsi nous indiquer d'une manière positive l'existence de la grossesse longtemps avant que les mouvements du fœtus en aient démontré la réalité.
Une invention controversée
L'emploi du stéthoscope est en général assez difficile, et même un peu fatigant ; il exige dans celui qui s'en sert une oreille sûre, et il ne fournit pas toujours des signes assez certains pour que le médecin puisse dans tous les cas les admettre comme base de son diagnostic. On concevra donc aisément que l'auscultation, malgré toute son utilité, ait rencontré de nombreux détracteurs, et parmi les médecins qui ont l'ouïe dure, et parmi ceux qui redoutent les découvertes nouvelles quand elles exigent, pour être appréciées à leur juste valeur, un peu de travail et de persévérance.