L'origine de Cantharides
Des insectes redoutés des jardiniers
Petit insecte de l'ordre des coléoptères, dont les élytres sont verdâtres, les antennes filiformes, de la longueur de la moitié du corps, et composées de onze articles : ce genre se rapproche du méloè et du mylabre.
Ces insectes sont redoutés des jardiniers, parce qu'ils dévorent toute la verdure de la plante à laquelle ils s'attachent, et qu'ils infectent l'air de leur odeur. On en trouve en été des essaims entiers sur les frênes, les rosiers, les lilas et les peupliers. Celles dont on emploie le verrein dans la pharmacie sont d'une belle couleur verte, luisante, azurée, mêlée de couleur d'or ; elles ont environ neuf lignes de long.
Des vertus médicinales
Ce fut en l'an 550 de l'ère chrétienne qu'Alexandre de Tralle, médecin grec, employa le premier les mouches cantharides comme vésicatoires contre la goutte. L'usage des cantharides n'était pas inconnu aux anciens ; mais il faut dire qu'elles ne sont pas les mêmes que celles des modernes. Les Chinois emploient le mylabre de la chicorée. Nous pouvons assurer que toutes les espèces qui tiennent au genre cantharide jouissent à peu près des mêmes propriétés que l'espèce la plus commune.
La capture et le commerce des cantharides
Les cantharides viennent de larves dont le corps est jaunâtre, composé de treize anneaux, dont la tête est arrondie. Ces larves ont six pattes courtes et écailleuses ; elles vivent dans la terre, se nourrissent de racines, y subissent leur métamorphose, et n'en sortent que devenues insectes parfaits. Il y a beaucoup de ces insectes dans les pays chauds, comme l'Espagne, l'Italie et les provinces méridionales de la France.
Autrefois, pour se procurer et conserver les cantharides, on étendait des draps ou de grandes toiles au pied de l'arbre sur lequel elles étaient posées ; on secouait l'arbre pour faire tomber ces insectes ; on les faisait périr à la vapeur du vinaigre mis en ébullition ; ensuite on les enfermait dans des caisses ou des bocaux hermétiquement fermés et on les livrait au commerce. Le prix des cantharides était quelquefois assez élevé, à cause de la grande consommation qui s'en faisait.