L'origine de Chancelier
Dès la Rome antique
Chancelier, du latin cancellarius ; car cette charge, sans être fort importante, était cependant connue à Rome. Ces officiers, qui étaient des espèces d'écrivains ou d'huissiers, se tenaient renfermés dans des bureaux entourés de grilles ou barreaux, en latin cancelli, d'où leur nom est dérivé.
Les chanceliers dans la Gaule
Chez les premiers Français établis dans les Gaules, les chanceliers étaient des hommes publics qui jouissaient déjà de quelque distinction à la cour de France dès le VIe siècle. La charge de référendaire se confondit au VIIe siècle avec celle de chancelier. Erkambolde, l'un des chanceliers de Lothaire, est le premier qui, dans un précepte royal de 852, ait souscrit avec la qualification de regiœ dignitatis cancellarius.
Cette dignité n'eut d'abord que des droits fort bornés. Louis-le-Jeune commença par y attacher celui d'assister au jugement des pairs.
Un pouvoir de plus en plus grand
Ce premier pas fait, elle acquit bientôt ensuite d'autres degrés d'illustration. C'est surtout sans les rois de la troisième race qu'on vit s'accroître le pouvoir du chancelier.
Frère Guérin, évêque de Senlis, d'abord garde des sceaux sous Philippe-Auguste, et ensuite chancelier sous le règne de Louis VIII, releva beaucoup la dignité de cette charge ; il abandonna la fonction du secrétariat aux notaires et secrétaires du roi, se réservant seulement sur eux l'inspection. Il assista avec les pairs au jugement qui fut rendu, en 1224, contre la comtesse de Flandre.
Devenu le premier office de la couronne
Le chancelier était alors précédé par le connétable et par plusieurs autres grands officiers dont les offices ont été supprimés dans la suite, au moyen de quoi celui de chancelier est présentement le premier office de la couronne, et le chancelier a rang, séance et voix délibérative après les princes du sang.
Depuis Hugues-Capet, ce chef de la justice a presque toujours eu les sceaux. Anciennement il portait le deuil. Juvénal des Ursins assista aux funérailles de Charles VI, de Charles VII et de Charles VIII ; mais par la suite le chancelier ne se trouvait plus aux obsèques des rois, et il ne prenait jamais le deuil.