L'origine de Clavecin
Une origine indéterminée
Quelques auteurs pensent que l'invention du clavecin ne remonte pas plus haut que le XVe siècle, d'autres la croient bien antérieure. Aucun écrit sur la musique, avant le XVIe siècle, ne nomme le clavicorde, la virginale, l'épinette, ni le clavecin ; mais les auteurs de ce temps-là en parlent comme d'instruments déjà en usage. Il est vraisemblable que les Italiens ont inventé, il y a cinq ou six cents ans, le clavicorde, imité ensuite par les Flamands et les Allemands, et que cet instrument est le commencement du clavecin.
Le forte-piano
On a fait des clavecins qui ont plus de vingt changements, pour imiter le son de la harpe, du luth, de la mandoline, du basson, du flageolet, du hautbois, du violon et d'autres instruments. On trouve, dans les Mémoires de l'académie de Berlin, de 1771, la description d'un clavecin qui, en même temps qu'on, exécute, marque et note ce qu'on a joué. L'harmonie du clavecin, et la faculté qu'il a de représenter l'effet des différents instruments qui entrent dans la composition d'un orchestre, l'avaient mis en crédit auprès des compositeurs et des maîtres de chant, avant que l'on connût le forte-piano, qui n'est que le clavecin perfectionné.
Le clavecin oculaire
Kestler avait trouvé ou cru trouver une analogie entre le son et les couleurs. Sur ce principe, le père Castel, jésuite, supposant que les sept couleurs produites par l'effet du prisme sur les rayons de la lumière se rapportaient exactement aux sept tons de la musique, construisit un clavecin oculaire ; et voici quelle était sa gamme :
- L'ut répondait au bleu.
- L'ut dièse au céladon.
- Le ré au vert gai.
- Le ré dièse au vert olive.
- Le mi au jaune.
- Le fa à l'aurore.
- Le fa dièse à l'orangé.
- Le sol au rouge.
- Le sol dièse au cramoisi.
- Le la au violet.
- Le la dièse au violet bleu.
- Le si au bleu d'Iris.
- L'ut au bleu.
Et l'octave recommençait en suite de même, à l'exception que les couleurs étaient plus claires. Le P. Castel prétendait, par ce moyen, et en faisant paraître successivement toutes les couleurs, procurer à l'œil la sensation agréable que font sur l'oreille la mélodie des sons de la musique et l'harmonie des accords.