L'origine de Courrier
Depuis l'Antiquité
Les anciens ont eu deux sortes de courriers : les courriers à pied et les courtiers à cheval, qui changeaient de chevaux à certaines distances. Pline, Cornélius Népos et César parlent de quelques uns de ces courriers à pied qui avaient fait vingt, trente, trente-six lieues et demie en un jour, et jusqu'à la valeur même de quarante, dans le cirque, pour remporter le prix. Xénophon attribue l'usage de ces courriers à Cyrus ; Hérodote dit qu'il était ordinaire chez les Perses, et qu'il n'y a rien dans le monde de plus prompt que ces sortes de messagers.
Les premières postes
Cyrus, dit Xénophon, examina ce qu'un cheval pouvait faire de chemin par jour, et à chaque journée de cheval il fit bâtir des écuries, y mit des chevaux et des gens pour en avoir soin. Il y avait aussi dans chacune de ces postes un homme qui, quand il arrivait un courrier, prenait le paquet qu'il apportait, montait sur un cheval frais, et, tandis que le premier se reposait avec son cheval, allait porter les dépêches à une journée de là, où il trouvait un nouveau cavalier qu'il en chargeait, et ainsi de même jusqu'à la cour.
Il n'est pas sûr que les Grecs ni les Romains aient eu de ces sortes de postes réglées avant Auguste, qui fut le premier qui les établit. On voit encore que sous Dioclétien il y avait des relais établis de distance en distance. Lorsque Constantin eut appris la mort de son père Constance, qui gouvernait les Gaules et les îles Britanniques, il prit secrètement et nuitamment la poste pour venir lui succéder dans les Gaules, et dans chaque relais où il arrivait il faisait couper les jarrets des chevaux qu'il y laissait, afin qu'on fût hors d'état de le suivre et de l'arrêter.
Le rétablissement des postes en France
Après la décadence de l'empire, les postes furent négligées en Occident ; et le rétablissement en est dû à l'université de Paris, laquelle, pour le besoin des écoliers, établit des courriers ou messageries en France ; et l'an 1462, le roi Louis XI établit les courriers et les postes par toute la France. Cependant l'université de Paris conservait toujours son droit sur les courriers et les messageries.
Après bien des contestations, on en est venu, en 1719, à un accommodement. Cet établissement des courriers a passé ensuite dans les autres états, où il est regardé, ainsi qu'en France, comme un droit du souverain.