L'origine de Cuirasse
Les cuirasses de lin
Hérodote rapporte que les Assyriens avaient des cuirasses de lin. Pline remarque que le lin résiste au tranchant du fer. Pour donner cette force au lin, on le faisait macérer dans du vin avec une certaine quantité de sel. On foulait, on collait jusqu'à dix-huit couches de ce lin les unes sur les autres. Une telle cuirasse était impénétrable à tous les traits. Selon le dixième livre de l'Iliade, la cuirasse d'Ajax, fils d'Oïlée, était de lin.
Les cuirasses de fer
Par la suite il paraît que l'on mettait des cuirasses de fer par-dessus celles de lin et de toile. Le fer et le bronze étaient en général la matière la plus ordinaire des cuirasses ; on y employait aussi quelquefois le cuir, et c'est de là que vient le nom français cuirasse. Chez les anciens, la partie inférieure de la cuirasse était appuyée sur une ceinture de lames de fer battu.
Les Romains portèrent d'abord des cuirasses de fer ou d'airain, comme les Grecs; mais, dans la suite, ayant remarqué qu'elles gênaient le soldat dans ses mouvements, ils en prirent de plus souples.
Les cottes de mailles
Les Francs ne portaient point de cuirasse ; ce fut Charlemagne qui en introduisit l'usage dans les armées françaises. Alors on porta des cottes de mailles, appelées hauberts. Ces cottes de mailles furent longtemps en usage. Vers la fin du XIIIe siècle on y substitua une armure d'un fer plein, composée de pièces qui s'adaptaient aux différentes parties du corps. On reprit ensuite la cuirasse.
Sous Philippe de Valois, on orna les lames de la cuirasse par le mélange de différents métaux alliés, soudés, incrustés, et par les bas-reliefs dont on la chargea plus tard. La lourdeur de cette armure, ainsi que l'invention des armes à feu, la firent quitter. Louis XIII voulut en vain en rétablir l'usage. Quelques corps particuliers de soldats, appelés cuirassiers, sont les seuls guerriers qui aient conservé les deux pièces de la cuirasse qui couvraient le dos et la poitrine.