L'origine de Déclamation
La déclamation théâtrale antique
La déclamation des anciens était une espèce de chant ; elle était notée comme la musique, de sorte qu'elle exigeait peut-être plus d'étude que de talent. Les Romains partageaient la déclamation théâtrale entre deux acteurs : l'un récitait, tandis que l'autre faisait les gestes. Le moindre inconvénient de cette pratique était de diviser l'attention du spectateur.
La déclamation tragique depuis Baron
Notre déclamation tragique est bien supérieure à la leur, depuis surtout que Baron, l'élève de Molière, a ramené l'art à la nature, l'a forcé à l'imiter, et en a fait voir la perfection dans la simplicité et la noblesse réunies, dans un jeu tranquille sans froideur, un jeu véhément, impétueux avec décence, dans des nuances fines et délicates, sans que l'esprit s'y fît apercevoir.
L'enthousiasme de l'art montait les ressorts de l'âme de ce grand acteur au ton des sentiments qu'il avait à exprimer. Il paraissait, on oubliait l'acteur et le poète ; il parlait, c'était Mithridate ou César : ni ton, ni geste, ni mouvement qui ne fût celui de la nature ; aussi la déclamation de Baron causa-t-elle une surprise mêlée de ravissement. Ce prodige fit oublier tout ce qui l'avait précédé, et fut le digne modèle de tout ce qui devait le suivre.
La déclamation comique
Quant à la déclamation comique, ce n'est pas d'aujourd'hui que l'on voit à Paris, sur le théâtre français, la peinture fidèle du ton et de l'extérieur des personnages dont la comédie imite les mœurs.