L'origine de Denier


Une monnaie romaine

Les Romains se sont servis pendant longtemps de monnaie d'airain, qu'ils appelaient as au lieu d'œs (airain), ou libra, ou pondo, parce que cette monnaie pesait une livre. Ce fut l'an de Rome 485 que l'on commença à battre de la monnaie d'argent. La première qui parut fut le denier, qui était marqué de la lettre X, parce qu'il valait dix as.
Ce denier fut nommé consulaire, à la différence de celui qu'on frappa sous les empereurs, et qui fut surnommé impérial.
M. de Tillemont remarque que le denarius suffisait par jour pour entretenir convenablement une personne, et il présume que le denier romain équivalait à la pièce de douze sous de notre monnaie ; mais cette évaluation est contestée. M. Rollin, après plusieurs autres, évalue le denier romain à dix sous, monnaie de France ; Nieuport le porte à seize.
Le denier consulaire portait pour empreinte, d'un côté, une tête ailée de Rome, et de l'autre, un chariot à deux on à quatre chevaux. Dans la suite on mit sur le revers Castor et Pollux, et quelquefois une Victoire sur un char à deux ou à quatre chevaux.


Le denier français

Le nom de denier a été donné à notre monnaie à l'imitation des Romains, qui, comme nous l'avons vu, l'avaient donné à quelques unes de leurs pièces.
En France, sous les rois de la première race, il y avait des deniers d'argent fin qui pesaient environ 21 grains ; sous la seconde, ils furent plus pesants : les moindres étaient du poids de 28 grains, et on en fit qui allaient à 32. Sous HuguesCapet et quelques uns de ses successeurs, les deniers ne pesèrent plus que 23 à 24 grains. Vers la fin du règne de Philippe Ier, on commença à y mettre du cuivre. Sous saint Louis, ils étaient de billon, et ne contenaient que 6,5 grains d'argent. Depuis, le titre s'en est toujours altéré, au point que, sous Henri III, ils étaient de cuivre pur.


Le denier à Dieu

Cette pièce de monnaie, que celui qui achète ou loue donne au vendeur ou propriétaire pour preuve de l'engagement qu'il a contracté avec lui, a été ainsi appelée parce que autre fois on ne donnait qu'un denier dans cette occasion, et que cette pièce était destinée à faire quelque aumône, supposé qu'elle demeurât au vendeur ou propriétaire.
Peut-être aussi est-ce parce qu'on la donne en disant adieu ou en se séparant lorsque le marché est conclu. Le peuple dit : dernier adieu. Cette expression est ancienne dans la langue. On lit dans les poésies de Charles d'Orléans père de Louis XII :

Qui du marché le denier à Dieu prend,
Il n'y peut plus mettre rabat ni crue.


Le denier de saint Pierre

Sous le pontificat de Léon IV, Ethelwolf étant à Rome, rendit son royaume tributaire envers le saint siège d'un schelling par famille pour une année : c'est ce tribut qu'on appelait le denier de saint Pierre, et qui se paya dans toute l'Angleterre jusqu'au règne de Henri VIII. Ce subside, qu'un roi ne pouvait exiger de ses sujets sans injustice, et que Rome aurait peut-être fait sagement de ne pas accepter, fit beaucoup de tort au catholicisme, et cessa d'être payé lorsque Henri VIII se déclara chef de l'église anglicane.

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