L'origine de Doge de Venise
Un titre créé au VIIIe siècle
C'était le premier magistrat de la république ; on l'élisait à vie, et il présidait tous les conseils. C'est en 709 que les Vénitiens, se regardant comme formant une république, eurent leur premier doge, qui ne fut qu'une espèce de tribun du peuple élu par des bourgeois.
Le doge accrut sa puissance avec celle de l'état ; il prenait déjà, vers le milieu du Xe siècle, le titre de duc de Dalmatie, dux Dalmatiœ, car c'est ce que signifie le mot doge. Dans le même temps, Béranger, reconnu empereur en Italie, lui accorda le privilège de battre monnaie.
De moins en moins de pouvoir attribué au doge
Plus tard, le doge de Venise n'était plus qu'un fantôme de la majesté du prince, dont la république aristocratique avait retenu toute l'autorité, en décorant la charge d'une vaine ombre de dignité souveraine. La monnaie se battait toujours en son nom, mais on ne la frappait point à ses armes, comme on faisait autrefois. S'il était marié, sa femme n'était plus traitée en princesse, le sénat n'ayant voulu en couronner aucune depuis le XVIe siècle. Les frères, les enfants du doge ne pouvaient posséder les premières charges de la république, ni obtenir des bénéfices de la cour de Rome. Il ne leur était permis d'aspirer qu'au cardinalat, attendu que cette dignité ne donne point de juridiction.
Le doge de Gênes
Le premier magistrat de la république de Gênes était aussi qualifié du nom de doge. Tire du corps des sénateurs, il gouvernait deux ans, et ne pouvait rentrer dans cette charge qu'après un intervalle de douze.