L'origine de Elmé
Le feu Saint-Elmé
Nom qu'on donne à certains feux qui voltigent sur la surface des eaux, qui s'attachent quelquefois aux mâts d'un vaisseau, et qui paraissent ordinairement après une tempête. Les anciens les nommaient Castor et Pollux.
Lorsque les Argonautes levèrent l'ancre du promontoire de Sigée, il s'éleva une violente tempête, durant laquelle on vit deux feux voltiger autour de la tête des Tyndarides, et, un moment après, l'orage cessa. On regarda depuis les feux qui brillent en pareille circonstance, comme les feux de Castor et de Pollux. Lorsqu'on en voyait deux, c'était une marque de beau temps ; s'il n'en paraissait qu'un on, l'appelait Hélène, et c'était le présage infaillible d'une tempête prochaine. C'est ce que les matelots appellent encore aujourd'hui feux Saint-Elme et Saint-Nicolas.
Tel et de même éclate aux yeux des matelots
Ce feu qui leur est cher et qu'au fort des orages
Les mâts électrisés attirent des nuages,
Qui roule en se jouant, que son brillant essor
Fit appeler Hélène, et Pollux et Castor.
(Rosset, l'Agriculture)