L'origine de Émail

L'émail est une préparation particulière du verre, auquel on donne différentes couleurs, tantôt en lui conservant une partie de sa transparence, tantôt en la lui ôtant ; car il y a des émaux transparents et des émaux opaques.


Un art très ancien

L'art d'émailler sur la terre et sur les métaux est très ancien. Si l'on en croit les anciens historiens, les briques dont les murs de Babylone furent construits étaient des briques émaillées, dont les émaux représentaient différentes figures. Il y avait, au temps de Porsenna, roi des Toscans, des vases émailles de différentes figures.


Le perfectionnement de l'art d'émailler

Cet art, après avoir été longtemps brut, fit tout-à-coup des progrès surprenants à Faenza et à Castel-Durante, dans le duché d'Urbin. Michel-Ange et Raphaël florissaient alors ; aussi les figures qu'on remarque sur les vases qu'on émaillait sont-elles plus frappantes par le dessin que par le coloris. On n'y employait que le blanc et le noir, avec quelques teintes légères de carnation au visage et à d'autres parties. Tels sont les émaux qu'on appelle de Limoges. Les pièces qu'on faisait sous François Ier sont très peu de chose, si on ne les estime que par la manière dont elles sont coloriées. Quant à cette peinture, qui consiste à exécuter, avec des couleurs métalliques, toutes sortes de sujets sur une plaque d'or ou de cuivre qu'on a émaillée et quelquefois contre-émaillée, elle était entièrement ignorée.


L'invention des bijoux émaillés

C'est aux Français que l'on doit l'invention des beaux émaux épais et opaques à l'usage des bijoux d'or. Jean Toutin, orfèvre de Châteaudun, qui florissait en 1630, fut le premier, dit-on, qui établit avec succès les bijoux émaillés. Ce genre de peinture, perfectionné par Gribelin son élève, et ensuite par Dubié et Morlière, dont les bagues et les montres émaillées étaient très recherchées, donna le goût de faire des portraits en émail, dans un système d'exécution bien différent de celui qui se pratiquait à Limoges, du temps de François Ier. La peinture de ceux-ci ressemble à un dessin aquarelle : les carnations sont généralement ce qu'il y a de plus soigné ; elles se détachent sur des fonds bleus, verts ou noirs, et les ombres sont simplement formées par des hachures. Les portraits de la fabrique de Limoges sont recherchés : ils ont peu d'harmonie dans le coloris mais ils ont de l'éclat et l'on y remarque un grand caractère de dessin et beaucoup de vérité dans la physionomie des personnages.


Les premiers portrait en émail

Les premiers portraits peints en émail avec soin, et finis comme une peinture à l'huile, furent apportés d'Angleterre par Jean Petitot et Jacques Bordier, son beau-frère, tous deux Genevois. Van-Dyck, qui se trouvait alors à Londres, se plaisait à donner au premier des conseils, et à le voir travailler. Les principaux personnages d'Angleterre employèrent son pinceau. Charles Ier, ami des arts, lui donna un logement dans le palais de White-Hall, et le créa chevalier.
Après la mort tragique du roi, son protecteur, il vint à Paris, en 1649, avec les Stuarts. Louis XIV lui accorda une pension considérable et un logement aux galeries du Louvre. Mais comme Petitot était protestant, il se retira dans sa patrie à la révocation de l'édit de Nantes ; il y mourut en 1691. Bordier, qu'il s'était associé, peignait ordinairement les fonds et les accessoires de ces portraits.
Depuis les succès de Jean Petitot, qui avait peint les personnages les plus distingués de la cour de Louis XIV, Louis Hance et Louis Guernier, peintres en miniature, essayèrent aussi à peindre en émail ; ils y réussirent d'une manière très satisfaisante.


Les chefs-d'œuvres en émail

Après des succès aussi brillants, on se demande pourquoi un art qui présente autant d'avantages, a été négligé au point qu'on ne le voit plus appliqué qu'aux bijoux, comme dans son origine.
Cependant M. Augustin, un de nos plus célèbres peintres en miniature, a fait en émail des portraits d'un fini précieux ; et l'on regarde celui de M. le baron Denon, dans un grand format, comme un chef-d'œuvre d'exécution. M. Constantin a donné aussi quelques émaux remarquables. Mais mademoiselle Chavassieu, moins effrayée que les autres par les difficultés, et plus constante dans l'art de peindre en émail, a entrepris la réduction entière des tableaux qui décorent la galerie de M. le comte de Sommariva. Du nombre de ces copies parfaites, on a vu au salon de 1823 le Repos de la sainte famille, de Pésarèse ; une tête de femme par Rembrandt ; le portrait du prince de Salerne, d'après Georgion ; la tête de sainte Catherine, par le Guide ; Zéphyre, d'après Prudhon. Mademoiselle Chavassieu a réduit aussi l'Amour et Psyché, d'après David ; et Vénus et Ascagne, d'après M. de Bois-Fremont.

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