L'origine de Encre
L'étymologie du mot Encre
Ménage prétend que ce mot vient de l'Italien inchiostro, qui a été fait du latin encaustum, dont les Polonais ont fait incost, les Flamands inkt, et les Anglais ink.
C'était avec un léger pinceau que les anciens écrivaient, et leur encre n'était autre chose que du charbon de cœur de pin pulvérisé dans un mortier et détrempé, auprès du feu ou au soleil, avec de la gomme pour lui donner de la consistance.
Les différentes encres inventées
Deux Athéniens, Polygnote et Mycon, qui excellaient dans la peinture, sont les premiers qui aient fait de l'encre de marc de raisin, que l'on nomma tryginum, qui veut dit fait de lie de vin.
Les empereurs et les rois écrivaient avec une encre pourprée, qui était composée de coquilles pulvérisées et de sang tiré de la pourpre. Il n'était permis qu'à eux d'écrire avec cette encre, appelée par les Latins encaustum.
Selon Pline, le seul des anciens qui rapporte les différentes manières de faire de l'encre usitées de son temps, l'encre la plus commune, et celle dont on se servait pour écrire des livres, était faite avec de la suie d'un bois résineux appelé tœda, mêlée avec celle que l'on tirait des tuyaux de cheminées, et dans laquelle on faisait fondre de la gomme. Le même auteur parle d'une espèce d'encre qui venait des Indes, et dont il ignore la composition ; mais il prétend que toute sorte d'encre doit être mise au soleil, pour acquérir sa perfection, et que celle dans laquelle on faisait infuser du vin d'absinthe empêchait les souris de ronger les livres.
Les anciens faisaient encore de l'encre avec le sang de certains poissons qui l'avaient noir. Ils se servaient d'une liqueur rouge pour écrire les titres des livres et les grandes lettres : c'était, selon Ovide, du vermillon ou quelque autre liqueur dans laquelle on faisait infuser du bois de cèdre.
Quoique l'écriture en lettres d'or et d'argent, pour le titre des livres et pour les grandes lettres, soit très ancienne, on ne peut cependant assurer qu'elle fût en usage chez les Romains, surtout du temps de la république.