L'origine de Eusèbe
La redécouverte de l'ouvrage d'Eusèbe
L'inestimable ouvrage d'Eusèbe, sur la chronologie, ne nous était parvenu que par fragments dispersés dans différents écrits grecs et latins. Scaliger avait recueilli ces fragments avec le plus grand soin. Tous ses efforts pour établir les véritables leçons et remplir les nombreuses lacunes qui existent dans ces fragments ne servaient qu'à inspirer de plus vifs regrets sur la perte de l'ouvrage original, dont tout le mérite consiste dans l'authenticité des faits et l'exactitude des dates.
Cette perte fut réparée par la découverte d'une excellente traduction arménienne, faite dans le IVe siècle. M. le docteur Zohrab s'est procuré à Constantinople une copie très soignée de cette ancienne traduction ; il l'a apportée à Venise, et déposée au monastère de Saint-Lazare, après en avoir tiré une copie de sa propre main. Cette copie, dont on ne peut lui contester la légitime propriété, lui a servi à faire de concert avec le savant latiniste M. Maï, la traduction qui parut à Milan en 1818.