L'origine de Ex-voto
Une expression d'origine romaine
Cette expression latine, que l'usage a fait passer dans notre langue, désigne et les offrandes promises par un vœu, et les tableaux qui représentent ces offrandes ; à l'exemple des anciens qui en ornaient leurs temples, et qui quelquefois en confiaient l'exécution à leurs meilleurs artistes.
Ces sortes de tableaux portaient, chez les Romains, le nom d'ex-voto (par le vœu), pour marquer que l'auteur rendait public un bienfait qu'il avait reçu de la bonté des dieux, ou qu'il s'acquittait de la promesse qu'il avait faite à quelque divinité dans un extrême danger dont il était heureusement échappé.
Une anecdote relative à l'ex-voto
Un soldat prussien, catholique, est condamné à mort comme suffisamment convaincu d'avoir volé un ex-voto saisi sur lui, et qu'il soutenait lui avoir été donné par la sainte Vierge. Frédéric-le-Grand, informé du jugement et de la défense de l'accusé, fait surseoir à l'exécution de la sentence. Il assemble quelques docteurs en théologie, et leur demande s'ils croient possible que la Vierge fasse don d'un ex-voto à un pauvre soldat qui implore sa protection. Les docteurs répondent que, chrétiennement parlant, un pareil miracle n'est pas au-dessus de la puissance de la Vierge. « Il suffit, dit le roi : la possibilité du don, jointe à la déclaration du soldat, doit l'emporter sur toutes les présomptions de vol. Je fais grâce au condamné ; mais qu'il lui soit enjoint de ne plus recevoir à l'avenir d'ex-voto, de quelque saint que ce soit, sous peine d'être pendu. » (L'Improvisateur français)