L'origine de Faquin
Espèce de jeu fort en usage chez les Romains, qui y exerçaient avec soin la jeunesse qu'ils destinaient à la guerre. Il paraît que Quintus en fut l'inventeur.
L'étymologie du mot Faquin
On peut remonter à la source de ce mot, sans craindre de prendre une conjecture imaginaire pour une analogie régulière. En effet, ce mot n'a été appliqué ici que parce qu'on substitue au pal ou pilier, contre lequel on rompait des lances, un homme fort et vigoureux, ou un porte-faix, en italien facchino, armé de toutes pièces. Ce porte-faix était tantôt habillé en Turc, tantôt en Maure ou en Sarrasin ; aussi les Italiens nommèrent-ils ce jeu la course à l'homme armé, la course du Sarrasin (l'uomo armato, il Saraceno) ; à notre égard, nous l'avons appelé la course du faquin, terme qui peut, à la vérité, dans le sens figuré, désigner nombre de personnes, mais qui, dans son acception naturelle, signifie proprement un crocheteur.
Le jeu du faquin
Dans la suite, on plaça dans les manèges, au lieu du pal et de l'homme, un buste mobile sur un pivot, tenant un bouclier de la main gauche et de la droite une épée, ou un sabre, ou un bâton, ou dards ou enfin un sac rempli de sable de son. Il s'agissait de lancer des dards ou de rompre des lances contre le buste qui, atteint par l'assaillant au front, entre les yeux, dans l'œil, sur le nez, au menton, demeurait ferme et inébranlable, mais qui, frappé partout ailleurs, tournait avec une telle rapidité, que le cavalier avait une peine extrême à esquiver le coup auquel la mobilité du buste, dont la main droite était armée, l'exposait dès qu'il avait mal ajusté.