L'origine de Fief


Une origine française

L'origine des fiefs n'est pas bien connue. Les uns l'ont rapportée au droit romain ; d'autres ont prétendu que les fiefs devaient leur origine aux Lombards ; mais l'opinion la plus commune est que l'institution des fiefs est purement française. Dumoulin, Legrand, Lalande et plusieurs autres auteurs ont suivi cette opinion, que nous croyons la meilleure : ils disent que les Français s'étant rendus maîtres des Gaules, nos premiers rois, qui avaient amené avec eux de grands seigneurs et beaucoup de milice, leur distribuèrent toutes les terres conquises ; les concessions qu'ils en firent furent appelées bénéfices, et ceux qui les possédaient beneficiarii, terme que les Lombards empruntèrent ; car, dit Dumoulin, loin que nous ayons reçu des Lombards l'usage des fiefs, c'est de nous qu'ils l'ont appris.


Des biens devenus héréditaires

Le plus ancien monument dans lequel le mot fief est employé, est une constitution de Charles-le-Gros, qui mourut en 888 ; et par cette pièce on voit, comme nous l'avons dit, que les mots fief et bénéfice étaient synonymes. Ces concessions ne se faisaient d'abord que pour en jouir pendant la vie de celui qui en était gratifié ; mais, sur la fin de la seconde race de nos rois, et au commencement de la troisième, ces biens commencèrent à devenir héréditaires. Ils passèrent d'abord aux enfants mâles, puis aux collatéraux, ensuite aux filles ; et insensiblement les seigneurs permirent à leurs vassaux de les vendre, moyennant un certain droit qu'on leur payait pour avoir leur consentement.


Les arrière-fiefs

Les seigneurs auxquels les rois avaient fait des concessions en firent de semblables à des gentilshommes inférieurs ; ceux-ci en firent à d'autres, et c'est de là que vinrent les arrière-fiefs. Ces concessions se faisaient toujours à la charge du service militaire ; c'est pour cela que nous voyons que quand, dans les siècles reculés, les seigneurs se faisaient la guerre les uns aux autres, leurs vassaux étaient obligés de les suivre et d'amener avec eux leurs arrière-vassaux.


Les fiefs désormais accessibles aux roturiers

Après l'accroissement et le parfait établissement des fiefs, ceux qui en étaient les possesseurs obtinrent que les fiefs ne seraient possédés que par des nobles, en sorte que la possession d'un fief était une preuve de noblesse ; mais la nécessité où furent réduits les gentilshommes de vendre leurs fiefs pour faire le voyage de la Terre-Sainte fut une occasion dont les roturiers profitèrent pour s'en procurer la possession.
Philippe-le-Hardi, en 1275, donna permission aux roturiers de posséder des fiefs, en payant une certaine finance ; et, en 1579, Henri III ordonna qu'à l'avenir les fiefs n'ennobliraient plus.

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