L'origine de Flotte
Nombre considérable de vaisseaux qui naviguent ensemble, soit pour le commerce, soit pour la guerre.
Les premières flottes
Les flottes des Phéniciens sont les premières dont il soit fait mention dans l'histoire. On les vit successivement dans la Grèce, dans la Sicile, dans la Sardaigne et dans les Gaules. Encouragés par des succès continuels, les Phéniciens osèrent enfin passer le détroit, vers l'an 1250 avant Jésus-Christ, et leurs flottes s'étendirent dans l'Océan, à la gauche et à la droite du détroit de Cadix.
L'exemple des Phéniciens ne tarda point à donner aux Iduméens, aux Hébreux et aux Syriens l'idée d'équiper aussi des flottes marchandes. Il est souvent question, dans l'Ecriture, des fréquents voyages que faisaient les grandes flottes de Salomon en Afrique, dans la terre d'Ophir et de Tharsis : c'étaient les Phéniciens qui les conduisaient.
La marine égyptienne dans l'antiquité
Bocchoris, qui régnait en Égypte environ l'an 670 avant Jésus-Christ, fut le créateur de la marine égyptienne : jusque là elle n'avait été composée que de barques ou même de radeaux dont on se servait pour côtoyer les bords du golfe Arabique. Néchos, son fils, après avoir fait construire un grand nombre de vaisseaux, expédia, des bords de la mer Rouge, une flotte qui, par ses ordres, fit le tour de l'Afrique, et retourna en Egypte, en rentrant dans la Méditerranée par les colonnes d'Hercule, c'est-à-dire par le détroit de Gibraltar. Cette entreprise maritime fut exécutée par les Phéniciens, dans l'espace de trois années.
Les flottes des Grecs et des Romains
Les Eginètes et les Corinthiens sont les premiers peuples de la Grèce connus dans l'histoire par leurs forces maritimes ; et ce n'est que depuis la première expédition des Perses dans la Grèce qu'Athènes est devenue célèbre par sa marine. Il est parlé dans Thucydide d'une action mémorable qui se passa, environ l'an 660 avant Jésus-Christ, entre la flotte des Corinthiens et celle des habitants de Corfou ; c'est le plus ancien combat naval dont il soit fait mention dans les chroniques de la Grèce.
La première flotte des Romains, dans la première guerre punique, était composée de cent soixante voiles ; cependant ils n'avaient mis que soixante jours à couper le bois et à fabriquer tous ces vaisseaux ; et lors de la seconde guerre punique ils n'employèrent, au rapport de Pline, que quarante jours pour équiper et mettre une flotte en mer.
On distinguait dans les flottes grecques et romaines deux sortes de vaisseaux : les grands et les petits; ces deux sortes de vaisseaux se divisaient en birèmes, trirèmes, quadrirèmes, quinquérèmes, suivant le nombre des rangs de rames. On se servait plutôt de rames que de voiles pour les vaisseaux de guerre, tandis que les vaisseaux marchands ou de transport allaient plus à voiles qu'à rames.
La grande flotte de Philippe II
La flotte la plus célèbre, dans l'histoire moderne, est celle que Philippe II avait préparée, pendant trois ans, au Portugal, à Naples et en Sicile, pour aller détrôner la reine Elisabeth ; elle était composée de cent trente vaisseaux, sans compter vingt caravelles pour le service de l'armée navale, et dix vaisseaux d'avis à six rames. Le duc de Médinaceli, en 1588, fit voile de l'embouchure du Tage avec cette belle flotte dont le sort funeste est trop connu pour qu'il soit nécessaire de le rapporter ici.
Nos plus grands hommes de mer ont été les Chabot, les Duguay-Trouin, les Jean Bart, les Tourville, les d'Estaing, les Suffren, etc.