L'origine de Francs-maçons
Les frères maçons
Les francs-maçons de l'Angleterre et de l'Écosse font remonter l'institution maçonnique jusqu'en 287 ; ils en attribuent l'établissement à Carausius, né dans la Gaule belgique, et mort en 293. Ce général, qui se fit reconnaître empereur par les légions de la Grande-Bretagne, voulant encourager les arts et particulièrement celui de la maçonnerie, donna à Albanus, connu depuis sous le nom de saint Alban, la direction particulière des ouvriers maçons, auxquels il accorda des franchises et la permission de s'assembler sous sa protection. Ces ouvriers recevaient deux schellings par semaine, et trois sous pour leur dîner. On les appelait les frères maçons.
Les maçons-libres ou francs-maçons
Cependant ce ne fut qu'en 1314 que Robert, premier roi d'Ecosse, fonda la grande loge royale de l'ordre de Heredom, à Kilwinning, quoiqu'il y eût, dès 1150, une confrérie de maçons établie dans ce village. La franc-maçonnerie, depuis 295 jusqu'à cette époque, et même jusqu'à l'année 1646, fut, selon les circonstances, plus ou moins florissante en Angleterre et en Écosse ; mais cette année est d'autant plus remarquable qu'on y rapporte l'invention du premier grade de la maçonnerie symbolique, tel que nous le connaissons. C'est alors que, pour se distinguer des maçons ordinaires, les frères maçons se dénommèrent maçons-libres ou francs-maçons.
Le déploiement des francs-maçons dans le monde
Enfin au XVIIIe siècle la franc-maçonnerie, qui dans l'origine n'avait été qu'une réunion d'artistes maçons et architectes, qui depuis longtemps déjà était devenue une confraternité où l'on admettait des personnes de toutes les professions, et même des hommes de la plus haute distinction ; la franc-maçonnerie, renfermée jusqu'alors dans l'Ecosse et dans l'Angleterre, se répand en France, en Hollande, en Russie, en Italie, en Allemagne, en Suède et même en Turquie. Dans le courant de l'année 1738, des loges maçonniques sont instituées à Constantinople, à Smyrne et à Alep. Celle de France avait été établie en 1725.
« Cette année, est-il dit dans la Chronologie de l'histoire de la flanc-maçonnerie (1815), est indiquée comme l'époque de l'introduction de la franc-maçonnerie à Paris. Milord Derwentwater, le chevalier Maskelyne, M. d'Héguethy et quelques Anglais de distinction, établissent une loge chez Hure, traiteur, rue des Boucheries. Cette loge obtint une grande réputation et attira cinq à six cents frères à la maçonnerie dans l'espace de dix ans. Elle travaillait sous les auspices et selon les usages de la grande loge de Londres. Elle n'a laissé aucun monument historique de son existence, ce qui jette quelque obscurité sur les premiers travaux de la franc-maçonnerie à Paris. »
Les mœurs de francs-maçons
Les francs-maçons se reconnaissent-tous et partout à de certains signes et à de certains mots qui sont comme le mot du guet, connus d'eux seuls. La manière dont ils sont reçus est fort solennelle ; ils font serment de garder le secret, et ce serment est plus religieusement observé qu'aucun autre. Malgré le voile dont ils paraissent s'envelopper, ils respectent les mœurs, favorisent les progrès des lumières et s'efforcent de resserrer, par des actes de désintéressement, de générosité et de bienfaisance, les liens qui doivent unir les hommes entre eux. Le lieu où s'assemblent les francs-maçons peut être regardé comme le temple de l'amitié, à la porte duquel est le dieu du silence.