L'origine de Huile
Connue depuis la nuit des temps
L'invention et l'usage de l'huile remontent à la plus haute antiquité. Il est dit, dans la Genèse, que Jacob versa de l'huile sur la pierre érigée par lui à Bethel, en mémoire du songe qu'il avait eu.
Il est certain aussi, ajoute Goguet, que du temps de Job l'huile d'olive était connue. On voit encore, par la manière dont Moïse parle de cette huile, que du temps de ce législateur elle était fort en usage. On ne peut donc pas douter que, dés les premiers siècles, plusieurs peuples n'aient su l'art de tirer l'huile des olives ; mais il ne paraît pas qu'on employât alors les machines dont nous nous servons aujourd'hui pour cette opération. Les pressoirs n'étaient pas en usage dans les premiers temps. Pour tirer l'huile des olives, on les pilait dans un mortier.
L'huile d'olive dans l'Egypte et la Grèce antiques
La tradition de presque tous les peuples portait que l'olivier avait été le premier arbre dont les hommes eussent appris la culture. Les Égyptiens prétendaient devoir cette découverte à l'ancien Mercure. Les Atlantides disaient que Minerve avait enseigné aux premiers hommes à planter les oliviers, à les cultiver et à tirer l'huile des olives.
Si nous en croyons Goguet, l'Attique paraît avoir été le premier canton de la Grèce où la culture des oliviers et l'art de tirer l'huile de leur fruit aient été connus. Les Athéniens en furent redevables à Cécrops. Ce prince venait de Saïs, ville de la Basse-Egypte, où le culte de Cérès était particulièrement établi : aussi l'antiquité attribuait-elle à cette divinité la découverte et la culture de l'olivier. Cécrops, qui trouva le territoire de l'Attique très convenable à cette espèce d'arbres, eut soin d'en faire planter. Le succès répondit à son attente. Athènes en peu de temps devint fameuse par l'excellence de son huile. C'était même anciennement le seul endroit de la Grèce où l'on trouvât des oliviers.
L'huile d'olive en France
L'huile d'olive n'était pas commune en France, sous la première race et sous la seconde : sous le règne de Charlemagne, on la tirait de l'Orient et de l'Afrique, et sa rareté était telle, qu'un concile tenu à Aix-la-Chapelle permit aux moines de se servir d'huile de lard.
Depuis longtemps les huiles d'Aix en Provence et de Villeneuve-lès-Avignon, jouissent à juste titre de la plus grande réputation ; et cette réputation paraît moins due à la qualité du terrain et à l'espèce des plants, qu'aux procédés ingénieux employés dans la fabrication. En 1820 M. Écouchart a encore simplifié et amélioré ces procédés. Ce mécanicien extrayait l'huile avec sûreté et économie par un seul cylindre, au moyen de la vapeur de l'eau.
L'huile à brûler
La plus grande consommation des huiles fixes a lieu pour l'éclairage. Mais comme elles répandent toutes en brûlant une fumée plus ou moins épaisse, et une lumière peu vive, on en avait restreint l'usage et on leur avait préféré la cire, jusqu'au moment, dit M. Chaptal, où Argant, en faisant passer un courant d'air très rapide au milieu des mèches circulaires, surmontées d'un cylindre de verre, a trouvé le moyen de brûler la fumée et de rendre la lumière plus vive et plus brillante.