L'origine de Lance
La lance dans l'antiquité
C'est aux Étésiens que Pline rapporte l'invention de cette arme. La lance était chez les Sabins le symbole de la guerre ; c'est pourquoi ils représentaient sous cette forme leur dieu Quirinus.
Les Romains empruntèrent de cette nation la même coutume, qu'ils suivirent jusqu'à ce qu'ils eussent trouvé l'art de donner des figures humaines à leurs statues. Il y avait alors, selon Justin, d'autres peuples qui, par des raisons semblables, rendaient leur culte à une lance ; et c'est de là, dit-il, que vient l'usage de donner des lances aux statues des dieux.
L'arme des chevaliers
La lance passa des anciens aux modernes ; elle fut longtemps l'arme propre des chevaliers et des gendarmes ; il n'était même permis qu'aux personnes de condition libre de la porter dans les armées. On avait abandonné l'usage de la lance sous Henri IV, et les Espagnols seuls retinrent encore quelque temps des compagnies de lanciers.
Du temps de l'ancienne chevalerie, le combat de la lance à course de cheval était fort en usage, et passait même pour la plus noble des joutes ; de là vinrent ces expressions, dont quelques unes sont encore employées au figuré : faire un coup de lance, rompre une lance, briser la lance, baisser la lance.
La lance à feu
Le canonnier se servait autrefois, pour mettre le feu au canon, d'une corde préparée qu'on appelait lance à feu. En 1804, Proust et Borde imaginèrent de nouvelles lances à feu qu'ils désignèrent sous le nom de baguettes, mais que les artilleurs continuent à appeler lances. Elles sont faites de bois de tilleul, de peuplier, de bouleau, ou de hêtre. On les sature d'une dissolution de nitrate de plomb ou de nitrate de cuivre, et on les laisse sécher. Ainsi préparées, elles brûlent comme de l'amadou, en donnant un charbon incandescent de forme conique.
La lance (ou pique) en chirurgie
Instrument de chirurgie qui sert à ouvrir la tête du fœtus mort et arrêté au passage. Moriceau est l'inventeur de cet instrument.