L'origine de Lecteur
Les lecteurs dans la Grèce et la Rome antiques
C'était, chez les Grecs et chez les Romains, un domestique, dans les grandes maisons, destiné à lire pendant le repas, principalement pendant le souper. Il y avait même un domestique lecteur dans les maisons bourgeoises où l'on se piquait de goût et d'amour pour les lettres. Quelquefois le maître de la maison prenait l'emploi de lecteur. L'empereur Sévère, par exemple, lisait souvent lui-même aux repas de famille.
Les Grecs établirent des anagnostes qu'ils consacrèrent à leurs théâtres, pour y lire publiquement les ouvrages des poètes. Les anagnostes des Grecs et les lecteurs des Romains avaient des maîtres exprès qui leur apprenaient à bien lire, et on les appelait en latin prœlectores.
Les lecteurs en France
Il y a eu des lecteurs en France bien avant la troisième race. Cette coutume s'était introduite dans les Gaules par les Romains ; et l'usage de la lecture à la table de nos rois est très ancien. On le voit établi sous Charlemagne, et il a duré jusque sous Louis XIII. On lisait encore à la table de François Ier ; les lectures qui s'y faisaient, les matières qu'on y traitait, les discours qu'on y tenait, étaient instructifs, et il y avait à profiter pour l'homme de lettres, comme pour l'homme d'épée ; l'artiste même, le jardinier et le cultivateur y auraient pu acquérir de nouvelles connaissances.
La charge de lecteur chez les rois, les reines, les princes et les princesses ne se donne guère aujourd'hui qu'à des hommes distingués dans les sciences ou dans les lettres, et dont les fonctions se bornent, pour l'ordinaire, à des lectures qu'ils font de temps à autre à la personne au service de laquelle ils sont attachés.