L'origine de Legs
Déjà en usage chez les Hébreux
L'usage de faire des dons par testament ou par codicille est très ancien. La Genèse parle des legs particuliers que fit Abraham à ses enfants naturels. On trouve encore quelque chose de plus précis sur l'usage des legs dans le prophète Ézéchiel, puisqu'en parlant du pouvoir que le prince avait de disposer de ses biens, il prévoit le cas où il aurait fait un legs à un de ses serviteurs.
Le même prophète nous apprend encore que, chez les Hébreux, il était permis de faire des legs à des étrangers, mais que les biens légués ne pouvaient être possédés par les légataires étrangers ou par leurs héritiers que jusqu'à l'année du jubilé ; après quoi les biens devaient revenir aux héritiers des enfants du testateur. La liberté de disposer de ses biens par testament n'était pas non plus indéfinie ; ceux qui avaient des enfants ne pouvaient disposer de leurs immeubles à titre perpétuel, qu'en faveur de leurs enfants.
Le legs dans l'antiquité
Les Hébreux transmirent ces usages aux Égyptiens, qui les communiquèrent aux Grecs, dont les Romains ont emprunté plusieurs de leurs lois. Celle des douze tables, dressée sur les mémoires que les députés des Romains avaient rapportés d'Athènes, fait mention de testaments et de legs.
On les connut aussi dans les Gaules, et lorsque les Romains en eurent fait la conquête, la forme des legs fut réglée en partie par les lois du vainqueur, et en partie par les coutumes de chaque pays.