L'origine de Libraire


Dans la Grèce et la Rome antiques

« Les Grecs avaient, dit Furgault (Dictionnaire des antiquités grecques et romaines), des écrivains dont la profession consistait à copier des livres ; on les appelait bibliographoi ; d'autres qui peignaient les lettres, nommés kalligraphoi. Il y avait aussi des libraires qui vendaient des livres, bibliopôlai. Ceux-ci nourrissaient des écrivains ou scribes pour copier les livres qu'ils vendaient. Les livres chez les Grecs n'étaient pas reliés comme le sont les nôtres ; c'étaient de longs rouleaux composés de plusieurs feuilles de papier attachées et collées les unes aux autres. A Athènes, les libraires avaient des boutiques publiques où s'assemblaient ordinairement les savants, parce que c'était là qu'on lisait les livres nouveaux et qu'on les appréciait.
Les Romains avaient des copistes de livres qu'ils appelaient librarii, et des marchands qui les vendaient, bibliopolœ ; ils avaient en outre des esclaves fort habiles pour les coller, glutinatores. Du temps de la république, les personnes riches avaient dans leur maison plusieurs copistes ou secrétaires, la plupart esclaves ou affranchis, pour copier les manuscrits nouveaux. Ce ne fut guère que sous l'empire d'Auguste que les libraires marchands de livres, bibliopolœ, furent introduits à Rome, et que l'on y vit des boutiques remplies de livres. Elles étaient ordinairement placées autour des piliers des temples, des édifices publics, et surtout dans la place romaine. C'était à ces piliers qu'on affichait non seulement tous les livres nouveaux, mais aussi les objets qu'on avait perdus. Les libraires affichaient à leurs portes les titres des livres qu'ils avaient à vendre, afin que les savants vissent d'un coup d'œil ceux qui leur convenaient. »


Les libraires de l'université en France

Avant l'invention de l'imprimerie, les libraires-jurés de l'université de Paris faisaient transcrire les manuscrits et en apportaient les copies aux députés des facultés, pour les revoir et les approuver, avant d'en afficher la vente. Ces éditions, étant le fruit d'un travail long et pénible, ne pouvaient jamais être nombreuses ; aussi les livres étaient-ils alors très rares et fort chers. Un ouvrage un peu considérable s'achetait comme une terre ou une maison ; on en faisait des contrats par-devant notaire. Il en fut passé un en 1332, entre Gérard de Montagu, avocat du roi au parlement, et le libraire Geoffroy de Saint-Léger, pour le livre intitulé Spéculum hisloriale in consuetudines parisienses. L'histoire rapporte que, du temps de Guillaume-le-Conquérant, les livres étaient si rares, qu'une collection d'homélies fut achetée deux cents moutons et une voiture de froment.
Les libraires étaient alors lettrés, et même savants. Ils portaient le nom de clercs-libraires ; et comme ils faisaient partie du corps de l'université, ils jouissaient de ses privilèges. Cette prérogative leur a été confirmée par plusieurs lettres patentes, édits et déclarations, ainsi que par le règlement du 28 février 1723, qui, en 1744, a été rendu commun pour tout le royaume.

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