L'origine de Longitude
Terme de géographie : c'est la distance du méridien d'un lieu particulier jusqu'au premier méridien.
En astronomie, la longitude des astres se prend sur l'écliptique, alors que la longitude géographique se prend sur l'équateur. La longitude s'observe par la mesure des distances du soleil à la lune, de la lune aux étoiles, et quelquefois par l'ascension droite de la lune.
Le placement du premier méridien
Ptolémée, qui nous a laissé les plus anciennes cartes que nous ayons, a placé son premier méridien aux îles Fortunées (aujourd'hui les Canaries), parce que c'était la limite la plus occidentale des pays connus alors ; et comme leur étendue d'orient en occident était plus considérable que celle du midi au nord, la première reçut le nom de longitude ou longueur, et la seconde celui de latitude ou largeur, qu'elles portent encore aujourd'hui.
Pour rendre uniforme la manière d'exprimer les longitudes dans les géographies françaises, Louis XIII ordonna, par une déclaration expresse, de placer le premier méridien à l'Île-de-Fer, la plus occidentale des Canaries. C'est aujourd'hui à Paris que les Français ont placé leur premier méridien. Les Anglais comptent leur longitude du méridien de Greenwich, etc.
Les longitudes orientales et les longitudes occidentales
Certains géographes comptent les longitudes du côté oriental du premier méridien qu'ils ont choisi ; tous les premiers méridiens ne sont pas les mêmes, et poursuivent dans le même sens, sur toute la circonférence de l'équateur, jusqu'à ce qu'ils soient revenus au côté occidental du méridien ; tandis que, suivant d'autres géographes, à l'exemple des marins, les longitudes n'embrassent que la demi-circonférence, et que le globe se trouve partagé en deux hémisphères par rapport au premier méridien. Dans l'hémisphère situé à l'ouest, les longitudes ont la dénomination d'occidentales ; elles sont orientales dans l'autre.
La découverte de la longitude en mer
William Harrison, célèbre horloger, anglais, a découvert un moyen de trouver la longitude en mer, par un instrument qu'il inventa en 1761, et qu'il appela garde-temps : on en fit l'épreuve dans deux voyages de Portsmouth en Amérique, faits, le premier en 1761, et le second en 1764. La longitude fut déterminée avec si peu d'aberration, qu'on obtint dans le premier voyage une précision vingt-quatre fois plus grande que celle qu'exigeaient les conditions du prix de 20 000 livres sterling qui avait été proposé par le parlement d'Angleterre, prix qu'Harrison gagna, parce que, dans le second voyage et dans les retours à Paris, il obtint des résultats non moins satisfaisants.
Pierre Leroy, fils du célèbre Julien Leroy, produisit vers 1763 une montre pour trouver la longitude, et qui, à l'épreuve, n'a pas donné un résultat moins satisfaisant que le garde-temps de Harrison. L'essai de cette montre fut fait en 1767 et 1768, et son auteur reçut deux fois le prix double proposé par l'Académie des sciences (1769, 1773), pour la meilleure manière de mesurer le temps à la mer.
Le bureau des longitudes
Il en existe depuis longtemps un en Angleterre. Le bureau des longitudes, institué, en France, par la loi du 7 messidor an III (25 juin 1795), est destiné à perfectionner la navigation. Il indique le nombre des observatoires à conserver ou à établir; il correspond avec les autres observatoires de l'intérieur et de l'étranger. Le bureau des longitudes est chargé de rédiger le livre de la Connaissance des temps, et de perfectionner les tables astronomiques : ce livre est la continuation de l'ouvrage sur la connaissance des mouvements célestes, pour l'usage des astronomes et des navigateurs, ouvrage dont l'académie des sciences était chargée depuis 1679, et qu'elle publia annuellement sans interruption jusqu'au moment où elle fut supprimée.