L'origine de Maréchal de France


L'étymologie du mot Maréchal

« Ce mot, dit Barbazan, ne vient point de l'allemand mark, cheval, je n'y vois aucune analogie ; il vient de margine, ablatif de margo. Le mot de maréchal est formé de margine et capitalis : c'était, ajoute-t-il, le capslal, le chef, le gouverneur des limites, des frontières, qui sont les marges d'un royaume. Du mot marcha, frontière, tiré de margo, limite, fin, bord, confins, on a fait marquis et maréchal, commandant, gouverneur d'une frontière, et probablement le mot marcher. »
Dans nos anciennes coutumes, une terre marchissante est celle qui est située sur les confins d'une juridiction.


A l'origine : un homme chargé du soin des chevaux

Le père Daniel prétend que c'est au temps de Philippe-Auguste qu'on voit pour la première fois le commandement des armées joint à la dignité de maréchal. Avant ce prince, l'office de maréchal était une intendance sur les chevaux du prince, aussi bien que celui de connétable, mais subordonné et inférieur à celui-ci. Ce sentiment sur la première fonction des maréchaux a été embrassé par M. Dulaure. « Le titre de maréchal, dit ce dernier, désignait originairement et désigne encore aujourd'hui un homme qui pansait et ferrait les chevaux ; le nom de ce métier est devenu un titre éminent dans le militaire. »


Le premier maréchal à commander des armées

Le premier maréchal de France qu'on trouve avoir quelque commandement dans les armées est Henri Clément, qui était à la tête de l'avant-garde dans la conquête que Philippe-Auguste fit de l'Anjou et du Poitou, ainsi que Guillaume Lebreton, historien de ce prince, le rapporte. On voit dans le même historien que ce maréchal commandait l'armée par sa dignité de maréchal.
Dans ces premiers temps, la dignité de maréchal de France n'était point à vie ; celui qui en était revêtu la quittait lorsqu'il était nommé à quelque autre emploi qu'on jugeait incompatible avec les fonctions de maréchal. Il y en a plusieurs exemples dans l'histoire, entre autres celui du seigneur de Morcul, qui, étant maréchal de France, sous Philippe de Valois, quitta cette charge pour être gouverneur de son fils, le prince Jean ; mais il y fut rétabli dans la suite.


La multiplication des maréchaux

Il n'y eut d'abord qu'un maréchal de France lorsque le commandement des armées fut attaché à cette dignité ; mais il y en avait deux sous le règne de saint Louis ; car, quand ce prince partit pour son expédition d'Afrique, en l'an 1270, il avait dans son armée avec cette qualité Raoul de Sorès, seigneur d'Estrées, et Lancelot de Saint-Maard. François Ier en ajouta un troisième, Henri II un quatrième ; ses successeurs en ajoutèrent plusieurs autres ; mais il fut ordonné aux états de Blois, tenus sous le règne de Henri III, que le nombre des maréchaux serait fixé à quatre. Henri IV fut néanmoins contraint de se dispenser de cette loi, et de faire un plus grand nombre de maréchaux. Ce nombre fut encore augmenté par Louis XIII et par Louis XIV. II y en eut jusqu'à vingt sous le règne de ce prince, après la promotion de 1703. Leur nombre varia encore dans la suite, jusqu'à l'époque du 20 juin 1790, où le titre de maréchal de France fut supprimé, ainsi que les autres titres et tous les ordres de chevalerie.


Les maréchaux de l'empire

Mais l'empire ayant succédé au consulat, le 2 floréal an XII (18 mai 1804), il fallut, dit M. Mignet (Histoire de la Révolution française, 1826), son attirail à cet empire : on lui donna des princes français, de grands dignitaires, des maréchaux, des chambellans et des pages. Berthier, Murât, Moncey, Jourdan, Masséna, Augereau, Bernadotte, Soult, Brune, Lannes, Mortier, Ney, Davoust, Bessières, Kellermann, Lefèvre, Pérignon, Serrurier, furent les premiers généraux qui reçurent alors le titre de maréchaux de l'empire ; titre qui ne pouvait manquer d'être conservé sous la royauté, puisqu'il appartenait à l'ancien ordre de choses, et qu'il avait été aboli dans la révolution.

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