L'origine de Mérinos


Des moutons très recherchés

Les conquérants africains avaient introduit en Espagne, avec leur expérience et leurs habitudes nomades, l'art d'élever les troupeaux, et d'en améliorer les toisons par des soins continués durant plusieurs siècles. Cette expérience, qui survécut à la puissance des Arabes, produisit, avec les années, ces qualités brillantes d'une espèce de laine fine, qui l'emporta longtemps sur celle des troupeaux élevés dans toutes les autres contrées de l'Europe.
Acquérir les animaux qui fournissaient ce rare produit devait tenter surtout l'ambition de l'agriculteur français qui possède à moitié la chaîne des montagnes où les pasteurs de l'Ibérie conduisent leurs troupeaux au retour de chaque belle saison. Mais l'Espagnol ne permettait pas au commerce d'exporter des béliers et des brebis de la race pure des mérinos. Ce ne fut qu'à titre de cadeau royal et comme objet de simple curiosité que Louis XVI obtint quelques individus de cette espèce précieuse. Ils composèrent le troupeau de Rambouillet. Bientôt, par les soins du naturaliste Daubenton, le digne collaborateur du Pline français, ce troupeau fut acclimaté sur notre sol ; il s'accrut au point de rendre possible la vente de ses rejetons aux particuliers opulents qui voulaient les acquérir.


La naturalisation des mérinos en France et en Angleterre

Lorsque la multiplication fut assez avancée pour offrir aux fabricants de draps des toisons abondantes, le préjugé, qui s'oppose à l'adoption de tout ce qui est utile et nouveau, réprouva la laine des mérinos naturalisés en France par le bienfait du monarque, comme n'ayant pas autant de nerf que celle des mérinos espagnols. Le temps a triomphé de cette erreur. L'expérience a montré que la laine des troupeaux amenés de l'Ibérie sur le sol de la France, loin de perdre ses qualités primitives, s'améliore, au contraire, de génération en génération, par les heureux effets des soins et du climat, qu'elle devient aussi plus fine et plus souple.
Les Saxons nous avaient devancés dans la naturalisation des mérinos : ils ont reconnu, comme nous, l'amélioration progressive des toisons ; ils nous ont surpassés par la constance de leurs soins : aussi leurs laines superfines étaient-elles sensiblement supérieures aux nôtres, surtout les laines des troupeaux de l'ancien électeur, qu'on désigne sous le nom de laines électorales.
Un objet digne de la plus noble émulation pour nos grands propriétaires et nos riches agriculteurs devait être d'atteindre le degré de perfection qu'avaient obtenu les habitants de la Saxe dans l'amélioration des laines mérinos, et d'aller au-delà, si ce progrès est possible.
Si l'amélioration des mérinos présentait à l'agriculture des avantages considérables, puisqu'elle pouvait tirer de cette espèce de moutons, qui n'exige point de nourriture plus onéreuse que celle des bêtes indigènes, un revenu double de celui que présentait la dernière espèce, cette amélioration n'était pas moins pour nos fabriques une source de nouvelles richesses.


Le cachemire français

Mérinos. M. Ternaux créa les étoffes dites mérinos et les véritables cachemires, à la fabrication desquels il ne put parvenir qu'après de longues recherches sur l'origine inconnue de la matière filamenteuse employée pour établir ces précieux tissus. Les tentatives de M. Ternaux, dans ce genre de travail, furent si heureuses qu'il surpassa les fabriques de l'Inde, soit pour le tissu, soit pour le broché. En un mot, sans le prix élevé de la main-d'œuvre, les cachemires français rivaliseraient avantageusement avec ceux de l'Asie.
M. Ternaux, en important, en 1819, les chèvres du Thibet, ajouta aux avantages qu'il avait déjà su créer pour conduire à sa perfection une industrie nouvelle dans laquelle il n'avait pas de rivaux en Europe.

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