L'origine de Métronome
On a depuis longtemps adopté en musique des mots empruntés de l'italien, pour indiquer les divers degrés de vitesse du mouvement ; mais les compositeurs n'ont pas tous employé la même marque pour le même mouvement, et plusieurs même ont attaché diverses intentions à la même marque, d'où il suit que l'exécutant doit nécessairement errer au milieu de tant d'opinions, quand bien même il ne serait pas porté, par esprit d'innovation, à donner à ces mots une interprétation particulière.
Une invention de M. Maëlzel
M. Maëlzel a obvié à cette insuffisance par un instrument de son invention appelé métronome. La pièce principale de ce métronome est un balancier dont les degrés de vitesse de vibration, ralentis ou accélérés, suivant l'allonge ou le raccourci, sont marqués par les numéros d'une échelle : ces numéros indiquent le nombre de vibrations du balancier dans une minute, et font voir la proportion existante entre les degrés de l'échelle. Ainsi la vitesse des vibrations dépendant de la longueur du balancier, si l'on donne à une de ces vibrations la valeur d'une note quelconque, le mouvement sera d'autant plus lent qu'on aura plus allongé le balancier, et vice versa.
MM. Berton, Boyeldieu, Catel, Cherubini, Paër, etc., satisfaits de la simplicité et de la précision du métronome, et voulant donner à M. Maëlzel une marque de leur reconnaissance, signèrent l'engagement de marquer désormais leurs compositions d'après le système métronomique. Plusieurs puissances ont aussi senti l'heureuse influence de ce bienfait, et M. Maëlzel a obtenu des brevets d'invention en France, en Angleterre, en Autriche et en Bavière.