L'origine de Mûrier
L'introduction du mûrier en France
Cet arbre n'a été importé de la Chine en Europe que sous l'empire de Justinien, au VIIe siècle. C'est au règne de Charles VIII qu'Olivier de Serres place l'introduction du mûrier en France ; mais en lisant La Bruyère, Champier, Liebault et Quiqueran, on trouve que cet arbre était peu cultivé. Cependant, dès l'an 1554, un édit avait ordonné la plantation des mûriers. Toulouse, Moulins, et particulièrement Tours, commencèrent à récolter des soies ; on s'en occupa bientôt avec succès en d'autres lieux : à Mantes, à Rosny et au jardin des Tuileries.
La multiplication des plantations
Henri IV, lorsqu'il voulut étendre cet avantage dans son royaume, eut à vaincre les préventions de son ministre Sully. Ce fut quelques jours après une discussion qu'ils eurent à ce sujet, que 15000 mûriers furent plantés dans le jardin des Tuileries, sous les yeux du roi, qui affranchit ainsi la France du tribut de quatre millions qu'elle payait annuellement à l'industrie de l'étranger.
La plantation se fit par les soins d'Olivier de Serres. Cet homme utile venait de mettre au jour son Théâtre d'agriculture, et le prince se faisait lire après son dîner quelques chapitres de ce livre.
Le commerce de la soie menacé
En 1599, Henri avait prohibé l'importation des étoiles de soie dont l'achat faisait écouler beaucoup de numéraire de France en Italie. En 1603, il donna des lettres patentes dont l'objet était de propager les mûriers ; il y exhortait les ecclésiastiques bénéficiers à le seconder par leur exemple. En 1603, des experts furent envoyés par l'autorité publique dans les généralités de Paris, Orléans, Tours et Lyon, pour prendre tous les renseignements ; à leur retour ils déclarèrent que les vers à soie et l'arbre qui les nourrit, pouvaient prospérer dans toute la France.
La culture du mûrier et des vers à soie en Grande-Bretagne
En 1825, il s'est formé à Londres, sous les auspices du roi, une compagnie pour propager en Angleterre, en Irlande et dans les colonies qui n'étaient point sous le gouvernement de la compagnie des Indes, la culture du mûrier et l'éducation des vers à soie, à l'aide d'une température artificielle. Les noms les plus illustres de la Grande-Bretagne figurent à la tête de cette compagnie, dont les premières tentatives ont été couronnées d'un succès complet, et dont les actions furent par la suite à une prime très élevée.