L'origine de Opisthographie
Ce terme, venu du grec, signifie écriture des deux côtés. Les anciens n'écrivaient ordinairement que sur un côté, et laissaient en blanc la page du revers ; c'était sans doute à cause de la finesse du papier d'Égypte et du parchemin. C'était tellement, chez les anciens, un usage de politesse, que saint Augustin, qui s'en éloignait quelquefois, en faisait des excuses. La plupart suivirent son exemple en écrivant à leurs inférieurs ou à leurs égaux.
Un usage introduit par Jules-César
C'est Jules-César qui semble le premier avoir introduit cet usage d'opisthographie, en écrivant aux généraux et aux gouverneurs. Une autre raison de cet usage des anciens dans leurs lettres, c'est qu'ils imprimaient leur sceau au bas de la page écrite : la lettre restait ouverte, et n'était ni pliée ni close. L'usage pourtant de les fermer et de les cacheter remonte pour le moins au VIIIe siècle, et devint plus fréquent depuis le règne de saint Louis.
Quant aux chartes, celles qui ont plus de qui date au plus tard du XVe siècle ne sont communément écrites que d'un côté. C'est un usage presque invariable en France. En Angleterre, les chartes opisthographes sont un peu plus communes. On parle ici seulement du texte de la charte continué sur le revers, et non pas de ces notices faites dans le même temps ou après coup, pour indiquer en sommaire le précis des actes, leur âge, le nom de leurs auteurs, des personnes ou des lieux qu'ils concernent. Il y a très peu de chartes sur le dos desquelles on n'en aperçoive.