L'origine de Orgie
Fêtes en l'honneur de Bacchus.
Les orgies instituées par Orphée
Elles avaient été instituées en Thrace par Orphée. On les appelait Orgies, d'un mot grec qui veut dire fureur à cause de l'enthousiasme et de l'ivresse qui en accompagnaient la célébration. Dans les commencements, les orgies étaient peu chargées de cérémonies. On portait seulement en procession une cruche de vin avec une branche de sarment ; puis suivait le boue qu'on immolait comme odieux à Bacchus dont il ravageait les vignes ; ensuite paraissait la corbeille mystérieuse suivie des phallophores.
Mais cette simplicité ne dura pas longtemps, et le luxe introduit pur les richesses passa dans les cérémonies religieuses.
Le déroulement des orgies
Le jour destiné à cette fête, les hommes et les femmes, couronnés de lierre, les cheveux épars, et presque nus, couraient à travers les rues, criant comme des forcenés Evohë Bacché. Au milieu de cette troupe ou voyait des gens ivres, vêtus en satyres, en faunes et en silènes, faisant des grimaces et des contorsions où la pudeur était peu ménagée.
Venait ensuite une troupe montée sur des ânes, suivie de faunes, de bacchantes de thyades, de mimallonides, de naïades, de nymphes et de tityres, qui faisaient retentir la ville de leurs hurlements. Après cette troupe tumultueuse, on portait les statues de la Victoire, et des autels en forme de ceps de vigne, couronnés de lierre, où fumaient l'encens et d'autres aromates. Puis arrivaient plusieurs chariots chargés de thyrses, d'armes, de couronnes, de tonneaux, de cruches et autres vases, de trépieds et de vans.
De jeunes filles marchaient à la suite, et portaient des corbeilles où étaient renfermés les objets mystérieux de la fête. La procession était fermée par une troupe de bacchantes couronnées de lierre entrelacé d'if et de serpents.
Au milieu de ces fêtes, des femmes nues se donnaient le fouet, et d'autres se déchiraient la peau ; enfin on y commettait tous les crimes qu'autorisent l'ivresse, l'exemple, l'impunité, et la licence la plus effrénée.
L'interdiction des orgies
Aussi l'autorité se vit-elle obligée de les interdire. Diagonidas les abolit à Thèbes et un sénatus-consulte, qui parut à Rome l'an 566 de la fondation de cette ville, les défendit sous peine de mort, et pour toujours dans toute l'étendue de l'empire.
Une multitude de bas-reliefs antiques et de vases grecs représentent des orgies. Jules Romain est le peintre moderne qui les a rendues avec le plus d'enthousiasme et de chaleur.