L'origine de Ostracisme
Dans cette sorte de jugement, les citoyens donnaient leurs suffrages en écrivant le nom de l'accusé sur une coquille enduite de cire.
Une ancienne loi d'Athènes
L'ostracisme est le nom d'une ancienne loi d'Athènes qui bannissait pour un certain nombre d'années les citoyens qui, par leurs richesses, leur mérite ou leur autorité, donnaient de l'ombrage à la république. Cette peine, trop souvent employée à satisfaire des haines particulières, a plus d'une fois sauvé la patrie. J'avoue cependant, dit Aristote, qu'au lieu de proscrire un homme dont les vertus sublimes entraînent tous les cœurs, il serait plus conforme aux vrais principes de le placer sur le trône. Ce jugement toutefois n'avait rien de déshonorant, et n'entraînait point la confiscation des biens.
Thémistocle étant parvenu à faire bannir Aristide, celui-ci partit pour son exil en priant les dieux de ne pas permettre qu'il arrivât à sa patrie aucun accident qui le fit regretter. Tite-Live, livre V, rapporte que le grand Camille n'imita point cette générosité ; qu'au contraire, il demanda aux dieux de forcer sa ville ingrate par quelque malheur à avoir besoin de lui, et à le rappeler au plus tôt. Ce fut, dit-on, Hipparque, proche parent du tyran Pisistrate, qui supporta le premier cette peine, dont on attribue l'invention à Clisthènes.
La fin de l'ostracisme à Athènes
Il paraît que l'ostracisme cessa d'être en usage à Athènes après qu'il eut été flétri et déshonoré en tombant sur Hyperbolus, fort méchant homme au rapport de Plutarque, et qui chercha par des moyens peu légitimes à faire bannir Nicias et Alcibiade, qui se partageaient à Athènes toute l'autorité.