L'origine de Oublies et oublieux
Une pâtisserie connue depuis l'antiquité
On appelle oublies une sorte de pâtisserie légère, cuite entre deux fers, et faite en forme de cornets. Les oublies étaient connues des Grecs, qui les nommaient obelias. Lorsqu'en 1270, on donna des statuts aux pâtissiers, ce fut sous la qualité d'oublayeurs (faiseurs d'oublies) qu'ils les reçurent, et non sous celle de pâtissiers.
Une origine sacrée
Plusieurs écrivains prétendent que l'origine des oublies est sacrée, et qu'elle nous vient de l'usage des pains que l'on consacre à l'église pour en faire des hosties. On en servait à certains jours de l'année, dans quelques églises, aux chanoines et aux clercs, ce qui les fit appeler oblati, d'où nous avons fait oublies.
Le droit d'oubliage
Les oublies ont été quelquefois une redevance du fiefs connue sons le nom de droit d'oubliage ou droit d'oublies. Nos rois l'exigèrent comme les autres seigneurs. Par la suite ce genre de pâtisserie pour les redevances, se consolida tellement, qu'il fut converti en gâteaux connus quelque temps sous le nom d'oubliaux.
La coutume des oublieux
Comme la coutume des bourgeois de ce temps était de souper de très bonne heure, les oublieux se répandaient, le soir, dans les rues de Paris, et allaient dans chaque maison offrir des oublies pour dessert, ce qui donna lieu à plusieurs abus. Sous le prétexte de tirer les oublies au sort, on jouait des jeux de hasard qui occasionnaient des pertes considérables.
Sous l'accoutrement et le nom d'oublieux, s'introduisaient dans les maisons des escrocs, des filous, des voleurs, et jusqu'à des meurtriers. Cartouche avait dans sa troupe un grand nombre d'oublieux ou de gens qui se disaient tels. La police défendit enfin aux oublieux de s'introduire de nuit dans les maisons. Ils disparurent insensiblement, et aux marchands d'oubliés succédèrent les marchands de plaisirs. {L'Improvisateur français)