L'origine de Pastel
La culture du pastel
Au XVIIe siècle le pastel (isatis tinctoria) était cultivé dans toutes les contrées de l'Europe. Cette plante est bisannuelle, et sa tige velue et rameuse s'élève à trois pieds de hauteur ; elle fournit un excellent fourrage pour les bestiaux pendant l'hiver, attendu qu'elle ne craint pas les gelées. Mais c'est moins comme fourrage qu'on la cultivait aussi généralement, que pour en former la seule couleur bleue solide que l'on connût avant le XVIIe siècle.
La découverte de l'indigo a fait restreindre prodigieusement la culture du pastel ; elle s'est bornée par la suite à quelques localités, où la plante était employée à former cette préparation tinctoriale qu'on appelle dans le commerce coques de pastel.
La découverte de la peinture au pastel
On fait du pastel des crayons de différentes couleurs, avec lesquels on peint : c'est ce qu'on appelle peindre au pastel. Ce genre de peinture est très propre pour exprimer le moelleux des étoffes, la vivacité, la fraîcheur, l'éclat du coloris ; son velouté imite très bien la nature, mais il ne se prête pas si bien aux contours arrêtés, et a le défaut de ne pouvoir résister au moindre frottement ; et malgré les procédés ingénieux qu'on a mis en usage pour fixer le pastel sur le papier, il se détache de lui-même et moisit à la longue.
On attribue à différentes personnes l'invention de ce genre de peinture. Les uns en font honneur à Thièle, né à Erfort, en 1685, et mort en 1752 ; et les autres à mademoiselle Heid, née à Dantzick, en 1688, et morte en 1753. Latour, Liotard et Rosalba se sont particulièrement distingués par leurs pastels.
Le perfectionnement de la peinture au pastel
En 1761, époque où M. Loriot trouva le secret de fixer le pastel, M. Pellechet trouva celui de préparer les toiles, les taffetas et les pastels destinés à peindre de manière que ce pastel s'attachait et prenait toute la consistance d'un tableau à l'huile. On est parvenu vers le XIXe siècle à rendre la couleur que fournit cette plante aussi belle que l'indigo, et à l'employer avec le même succès à la teinture des draps.
On cite aussi M. Tertstein, peintre allemand, comme un des artistes qui sont parvenus à donner de la solidité aux crayons, et à fixer d'une manière plus durable toutes les parties du tableau.