L'origine de Plain-chant
Un chant ecclésiastique d'origine grecque
C'est le nom qu'on donne dans l'Eglise romaine au chant ecclésiastique. Ce chant, tel qu'il subsiste encore aujourd'hui, est un reste bien défiguré, mais bien précieux, de l'ancienne musique grecque, qui, après avoir passé par les mains des barbares, n'a pu perdre encore ses premières beautés ; il est même probable que le plain-chant nous a conservé quelques chants de la musique ancienne, que nous possédons sans le savoir.
L'introduction du plan-chant dans l'église par Saint Ambroise
Le temps où les chrétiens commencèrent d'avoir des églises, et d'y chanter des psaumes et d'autres hymnes, fut celui où la musique avait déjà perdu presque toute son ancienne énergie. Les chrétiens, s'étant saisis de la musique dans l'état où ils la trouvèrent, lui ôtèrent la plus grande force qui lui était restée, savoir, celle du rythme et du mètre, lorsque, des vers auxquels elle avait toujours été appliquée, ils la transportèrent à la prose des livres sacrés, ou à une poésie barbare, pire pour la musique que la prose même. Le chant, se traînant alors uniformément, et sans aucune espèce de mesure, de notes en notes presque égales, perdit avec sa marche rythmique et cadencée toute l'énergie qu'il en recevait : il n'y eut plus que quelques hymnes dans lesquelles, avec la prosodie et la quantité des pieds conservés, on sentit encore un peu la cadence du vers.
Saint Ambroise, archevêque de Milan, fut, à ce qu'on prétend, l'inventeur du plain-chant, c'est-à-dire qu'il donna le premier une forme et des règles au chant ecclésiastique pour l'approprier mieux à son objet, et le garantir de la barbarie et du dépérissement où tombait de son temps la musique. Le pape saint Grégoire le perfectionna, et lui donna la forme qu'il conserve encore aujourd'hui à Rome et dans les autres églises où se pratique le chant romain. L'Église gallicane n'admit qu'en partie, avec beaucoup de peine et presque par force, le chant grégorien.
Un chant très estimé
Le plain-chant était autrefois si estimé, que plusieurs papes et souverains en ont fait une étude particulière. Le roi Robert, fils de Hugues Capet, composa le chant de plusieurs répons et antiennes qui sont encore aujourd'hui les plus beaux morceaux de la musique d'église.
Il y a encore une espèce particulière de plain-chant qu'on nomme faux-bourdon : c'est de la musique syllabique non mesurée.