L'origine de Planète
Ces corps célestes ont été ainsi appelés d'un mot grec qui signifie errantes, parce qu'elles sont tantôt plus près, tantôt plus loin les unes des autres ; au lieu que les étoiles qu'on nomme fixes gardent toujours entre elles la même distance.
Connues depuis la plus haute antiquité
La découverte des anciennes planètes, est-il dit dans les Amusements philologiques (1824), se perd dans la nuit des temps ; mais il en est quatre nouvelles, ainsi que les satellites de Jupiter, de Saturne et d'Uranus, et d'autres phénomènes appartenant à différentes planètes, dont la découverte appartient aux temps modernes. Nous allons exposer ces différents objets dans un petit tableau où les planètes connues au XIXe siècle seront placées les unes après les autres dans l'ordre de leur distance au Soleil ; et nous commencerons par cet astre qui est au centre du système :
- Le Soleil, dont le diamètre est de 111 fois 0,45 celui de la Terre, c'est-à-dire, de 319 314 lieues, fait sa révolution sur lui-même en 25 jours et 10 heures à peu près. C'est Galilée qui, le premier, a observé, en 1610, la rotation du Soleil, ainsi que ses taches.
- Mercure. Sa distance moyenne au Soleil, 13 299 742 lieues. Sa révolution périodique, 87 jours 23 heures 14 minutes 33 secondes. Schroëter a reconnu en 1800 la rotation de cette planète.
- Vénus. Sa distance moyenne au Soleil, 24 851 885 lieues. Sa révolution périodique, 224 jours 16 heures 14 minutes 24 secondes. Galilée a découvert les phases de cette planète en 1611 ; sa rotation a été observée par Cassini en 1666.
- La Terre. Sa distance moyenne au Soleil, 34 357 480 lieues. Sa révolution périodique, 365 jours 5 heures 48 minutes 51 secondes. Bradley a, le premier, observé la nutation de l'axe de la Terre en 1747. Son aplatissement aux pôles a été reconnu en 1744. La Terre a un satellite, la Lune, dont le diamètre est de 782 lieues, et sa révolution périodique est de 27 jours 7 heures 43 minutes 4 secondes 55 tierces. Sa moyenne distance de la Terre est de 86 324 lieues.
- Mars. Sa distance moyenne au Soleil, 52 350 240 lieues. Sa révolution périodique, 1 an 321 jours 23 heures 59 minutes. La rotation de cette planète a été reconnue par Cassini en 1666 ; et Herscbell en a reconnu l'aplatissement en 1784.
- Vesta. Nouvelle planète, découverte par M. Olbers, à Brème, le 29 mars 1807. Sa distance moyenne au Soleil, 91 597 800 lieues. Sa révolution périodique, 3 ans 240 jours 4 heures 55 minutes.
- Junon. Découverte par M. Harding le 5 septembre 1804. Sa distance moyenne au Soleil, 92 283 840 lieues. Sa révolution périodique, 4 ans 10 jours 23 minutes 57 secondes.
- Cérès. Découverte par M. Piazzi le Ier janvier 1801. Sa distance moyenne au Soleil, 95 028 000 lieues. Sa révolution périodique, 4 ans 221 jours 12 heures 56 minutes.
- Pallas. Découverte par M. Olbers le 28 mars 1802. Sa distance moyenne au Soleil, 95 890 000 lieues. Sa révolution périodique, 4 ans 221 jours 17 heures 1 minute.
- Jupiter. Sa distance moyenne au Soleil, 178 692 550 lieues. Sa révolution périodique, 11 ans 307 jours 14 heures 18 minutes. La rotation de cette planète a été reconnue par Cassini en 1665, et son aplatissement également par Cassini, en 1691 ; Galilée avait découvert, dès 1610, ses quatre lunes ou satellites.
- Saturne. Sa distance moyenne au Soleil, 327 748 720 lieues. Sa révolution périodique, 29 ans 173 jours 23 heures 16 minutes. Cette planète est environnée d'un cercle de lumière nommé anneau, dont Huyghens a expliqué les phénomènes en 1659. Herschell a reconnu, en 1789, la rotation et l'aplatissement de Saturne. Quant à ses satellites, ils ont été découverts, savoir, le premier et le second par Cassini en 1684 ; le troisième par Cassini en 1672 ; le quatrième par Huyghens en 1655 ; le cinquième par Cassini en 1671 ; et enfin les sixième et septième par Herschell, en 1789.
- Uranus. Découverte par Herschell le 13 mars 1781. Sa distance moyenne au Soleil, 659 100 560 lieues ; sa révolution périodique, 84 ans 28 jours 0 heures 17 minutes. Cette planète a huit satellites. Herschell, qui la découvrit en Angleterre, lui donna d'abord le nom de Georgium sidus, comme un témoignage de sa reconnaissance envers le monarque dont les bienfaits lui avaient procuré les moyens d'établir ce fameux télescope qui a déjà rendu de si importants services à l'astronomie. Cependant Flamsteed, Mayer et Lemonier avaient précédemment aperçu cette planète ; mais ils ne l'avaient considérée que comme une étoile de cinquième grandeur, de sorte que l'honneur de la découverte de cette planète et de ses six satellites appartient tout entier à ce célèbre astronome, que l'Allemagne a vu naître, et qui doit le développement de son génie aux encouragements de l'Angleterre. Enfin, le nom d'Uranus a depuis été donné par les Allemands à cette planète, d'après M. Bode, astronome de Berlin, parce qu'étant la plus éloignée de nous, la plus enfoncée dans l'espace céleste, elle appartient, en quelque sorte, plus particulièrement au ciel.
Les lois de Kepler
En résumant, tous les corps célestes dont on vient de faire l'énuméralion composent notre système planétaire. Leurs révolutions autour du Soleil sont soumises aux fameuses lois de Kepler, c'est-à-dire 1° que les planètes décrivent des ellipses dont le Soleil occupe un des foyers communs ; 2° que les aires décrites par les rayons vecteurs ou les distances d'une planète au Soleil sont proportionnelles aux temps employés à les décrire ; 3° que les carrés des temps des révolutions autour du Soleil sont entre eux comme les cubes des grands axes des ellipses. Ces lois sont une conséquence du principe de l'attraction universelle, découvert par Newton.
Les planètes, outre leur mouvement de translation d'occident en orient, tournent sur elles-mêmes dans le même sens, et les satellites, comme la lune, sont également doués du mouvement de translation et vraisemblablement de celui de rotation.
On fait remonter, ditMillin, à une époque très ancienne l'attribution de chaque jour de la semaine à une planète; ainsi les sept planètes principales avaient chacune leur jour. Hérodote et Dion Cassius font les Egyptiens auteurs de ce système.