L'origine de Porte-voix
Cet instrument est composé d'une substance élastique, telle que du fer-blanc ou du laiton.
Un instrument utilisé depuis la plus haute antiquité
Samuel Morland, baronnet anglais, et le père Kircher, jésuite, s'attribuent respectivement l'invention de cet instrument, qui fut connu dès l'année 1671. Mais il faut d'abord se rappeler que les voyageurs arabes qui visitèrent la Chine dans le IXe siècle disent qu'on s'y servait de trompettes qui portaient la voix à une grande distance ; et ensuite que cet instrument remonte à une haute antiquité, si toutefois on peut donner le nom de porte-voix à une espèce de trompette à l'aide de laquelle Alexandre-le-Grand rassemblait son armée et lui transmettait ses ordres.
« Les anciens, disent les auteurs de la Bibliothèque britannique, ont fait plusieurs tentatives pour donner aux sons plus d'intensité que n'en a la voix humaine ; on eut recours au porte-voix : cet instrument fut employé à porter dans le champ de bataille les ordres du général. Il en est fait mention dans Eschyle. La trompette d'Alexandre portait, dit-on, la voix à cent stades (plus de quatre lieues). Quand sir T. Morland et Kircher se sont disputé l'invention du porte-voix, il est singulier que le dernier eût oublié le tube stentorophonique d'Alexandre, dont la figure est conservée au Vatican. »
La composition du porte-voix
Dans les porte-voix communément en usage, on donne à leurs parois la forme d'une branche d'hyperbole qui a pour asymptote l'axe du tuyau. Pour se faire entendre le plus fortement possible avec un pareil instrument, il faut prendre un ton tel que la colonne d'air qu'il renferme puisse former des vibrations selon sa forme et sa longueur ; car, comme le remarque fort judicieusement M. Biot, si le ton dans lequel on parle n'est pas un de ceux que le porte-voix peut admettre, les vibrations de l'air ne pourront pas s'y faire avec autant de régularité, ni s'entretenir avec autant de constance que si cette harmonie était exactement observée.