L'origine de Poste
Poste, de l'italien posta, formé du latin ponere (poser, placer). Les Italiens appellent una posta tout lieu où l'on met quelqu'un pour attendre quelque chose ; de là nous avons appelé postes les lieux où les relais attendent les voyageurs ; et ensuite nous avons dit courir la poste, aller en poste, chevaux de poste, etc.
Une invention des Perses
Hérodote nous apprend que les courses publiques que nous appelons postes furent inventées par les Perses ; il dit que de la mer grecque, qui est la mer Égée et la Propontide, jusqu'à la ville de Suze, capitale du royaume des Perses, il y avait 111 gîtes ou mansions de distance. Il y avait une journée de chemin de l'un à l'autre gîte. Xénophon nous enseigne que ce fut Cyrus qui établit sur les grands chemins des stations ou lieux de retraite, somptueusement bâtis, et assez vastes pour contenir un certain nombre d'hommes et de chevaux, afin de faire en peu de temps beaucoup de chemin. Ce fut dans l'expédition qu'il fit contre les Scythes que ce prince établit les postes de son royaume, environ 500 ans avant la naissance de Jésus-Christ.
Les postes dans la Rome antique
Comme Auguste fut le principal auteur des grands chemins, qui communiquaient d'une province à une autre, il est probable que c'est lui qui a établi les postes chez les Romains. Suétone, en parlant de ce prince, dit que, pour recevoir plus promptement des nouvelles des différents endroits de son empire, il fit établir sur les grands chemins des logements où l'on trouvait de jeunes hommes destinés aux postes, qui n'étaient point éloignés les uns des autres. Ces jeunes gens couraient à pied avec les paquets de l'empereur, qu'ils portaient de l'une des stations à la poste prochaine, où ils en trouvaient d'autres tout prêts à courir ; et de mains en mains les paquets arrivaient à leurs adresses. Peu de temps après Auguste établit des chevaux et des chariots pour faciliter les expéditions, et ses successeurs continuèrent le même établissement.
Après la décadence de l'empire, les postes furent négligées en Occident.
Les postes en France
L'université de Paris fit des établissements pour donner une nouvelle vie à cette utile institution ; mais il est constant que les postes en France ne furent véritablement établies que sous Louis XI, à l'occasion du siège de Nancy, dont ce roi apprenait des nouvelles en disposant des courriers de distance en distance. Nous lisons dans l'Origine des dignités et magistrats de France, par de La Loupe (1673) : « Par ordonnance du roi Louis onzième, le grand écuyer a charge de faire asseoir les postes, qui sont ainsi appelés postes parce que in certis locis positi sunt equi (en certains lieux sont placés des chevaux) ; et furent trouvés lesdits postes par ledit Louis onzième, du temps que le duc de Bourgogne, dernier mort, faisait la guerre au duc de Lorraine. »
Louis XI fixa en divers endroits des stations, des gîtes, où des chevaux de poste étaient entretenus. 230 courriers à ses gages transmettaient incessamment ses ordres. Les particuliers pouvaient se servir des chevaux destinés à ses courriers, en payant dix sous par cheval pour chaque traite de quatre lieues. Les successeurs de ce prince ont étendu et perfectionné cette institution, et les postes de France sont parvenues à un degré d'amélioration qui laisse peu à désirer.
Suivant Louis Horniek, ce fut le comte de Taxis qui établit le premier, à ses dépens, les postes en Allemagne ; et en 1616 l'empereur Mathias lui donna en fief la charge de général des postes pour lui et pour ses descendants.
La poste aux lettres
Ce fut en 1464 que Louis XI établit en France des courriers pour porter les dépêches de la cour, en quoi il ne fit que régulariser le projet déjà ébauché par l'université, qui avait établi des messageries. Mais ce fut seulement en 1630 que la poste aux lettres, qui jusqu'alors n'avait servi qu'au gouvernement, commença à servir aux particuliers.
La petite poste
La poste de Paris, autrement appelée la petite poste, a été établie le 1er juin 1760. C'est à M. de Chamousset, conseiller au parlement, qui en fut l'inventeur, que les habitants de la ville, des faubourgs et de la banlieue de Paris en avaient l'obligation.