L'origine de Proscription
Dans la Grèce antique
On ne connaît pas le nom de celui qui le premier mit cette peine en vigueur ; mais on sait que les proscriptions se faisaient chez les anciens avec les plus grandes formalités. Un héraut publiait, par ordre du souverain, qu'on récompenserait d'une certaine somme quiconque apporterait la tête du proscrit. Afin qu'on se dévouât sans peine à faire le coup, et que le vengeur de la patrie sût où prendre la récompense dès qu'il l'aurait méritée, on déposait publiquement sur l'autel d'un temple la somme promise par le héraut.
C'est ainsi que les Athéniens mirent à prix la tête de Xerxès. On trouvera dans la comédie des Oiseaux par Aristophane une formule de proscription contre Diagoras de Mélos.
Dans la Rome antique
Ce fut Sylla qui introduisit parmi les Romains la malheureuse coutume de proscrire, qu'il exerça avec la plus affreuse barbarie et la plus grande étendue. Il ordonna que ceux qui auraient sauvé un proscrit, ou qui l'auraient retiré dans leur maison, seraient proscrits en sa place. Il mit à prix la tête des proscrits, et fixa chaque meurtre à deux talents.
Il y avait aussi un autre genre de proscription moins cruelle, puisqu'elle n'ordonnait pas de tuer la personne proscrite ; elle se bornait à lui interdire le feu et l'eau jusqu'à une certaine distance de Rome : c'était proprement un exil, par la nécessité où l'on se trouvait de se transporter hors des limites de ces interdictions.