L'origine de Purification
Une cérémonie instaurée par Moïse
Ce fut Moïse qui établit cette cérémonie chez les Juifs. Une femme, après avoir mis au monde un garçon, gardait la maison pendant quarante jours, et durant cinquante si elle avait eu une fille. Ce temps expiré, elle se présentait au temple avec un agneau et un pigeon ou une tourterelle ; si elle était pauvre, elle n'apportait que deux tourterelles ou deux pigeons. Le prêtre immolait un de ces oiseaux dans un vase de terre, au-dessus d'une eau vive ; puis il trempait l'autre oiseau, avec un peu de bois de cèdre, d'écarlate et d'hysope, dans le sang de celui qu'il venait d'immoler, faisait sept aspersions sur la femme, la déclarait pure, et laissait l'oiseau s'envoler.
La purification de la sainte Vierge
Cette fête est célébrée par l'église romaine, le deuxième jour de février, en mémoire de ce que la sainte Vierge, quarante jours après la naissance de Jésus-Christ, alla par humilité se présenter au temple pour satisfaire à la loi insérée dans le Lévitique. Cette fête paraît avoir été instituée par Justinien, l'an 542, à l'occasion d'une mortalité qui cette année-là dépeupla presque toute la ville de Constantinople.
L'usage des purifications par l'eau et par le feu, les encensements, les eaux lustrales, qui existent encore chez nous, les serments faits par ces deux éléments, l'interdiction de l'eau et du feu, qui était une véritable excommunication, puisqu'elle privait de tout commerce ceux qui étaient interdits par cette formule ; enfin les preuves judiciaires par le fer chaud, par l'eau bouillante, où l'on réunissait le concours de l'eau et du feu ; et de l'eau, dans laquelle on plongeait ceux qu'on voulait convaincre de sortilège, furent évidemment les suites de ce culte où l'eau et le feu étaient regardés comme ayant quelque chose de divin, parce qu'ils furent d'abord les symboles de l'Être suprême, et de la puissance qui est le premier de ses attributs (D'Hancarville, Recherches sur l'origine et les progrès des arts de la Grèce).