L'origine de Quolibet
Dans le principe, on disait quodlibet, et ce mot latin, qui signifie ce qui plaît, ce qui est de fantaisie, désignait des propos de pur amusement, sans ordre, sans utilité.
Issu des questions équivoques
Ce mot doit son origine aux questions équivoques, énigmatiques, quelquefois burlesques et ridicules que l'on faisait sur des matières métaphysiques, pour exciter la sagacité des étudiants en philosophie ou en théologie ; ces questions s'appelaient quœstiones quodlibeticœ, questions quodlibètaires ou quodlibets. Ces questions étaient pour l'ordinaire si impertinentes, que le mot est resté aux questions sottes et ridicules. (Extrait de l'Improvisateur français.)
Un exemple de quolibet
Lorsqu'il s'agit d'un quolibet ancien et déjà connu, il faut que l'emploi en soit ingénieux et extraordinaire, afin qu'il puisse faire en quelque sorte oublier sa trivialité. Nous citerons comme un quolibet placé avec esprit, quoique bas et trivial, celui qui se trouve dans le dernier vers dû songe de Patris.
Je songeais cette nuit que, de mal consumé,
Côte à cote d'un pauvre un m'avait inhumé,
Et que, n'en pouvant pas souffrir le voisinage,
En mort de qualité, je lui tins ce langage :
— Retire-toi coquin ! va pourrir loin d'ici,
Il ne t'appartient pas de m'approcher ainsi !
— Coquin ? ce me dit-il d'une arrogance extrême ;
Va chercher tes coquins ailleurs ; coquin toi-même :
Tous ici sont égaux : je ne te dois plus rien ;
Je suis sur mou fumier comme toi sur le tien.