L'origine de Saignée
La découverte des bienfaits de la saignée
Pline, qui fait partager aux animaux la plupart de nos découvertes, prétend que nous sommes redevables de la saignée à l'instinct de l'hippopotame ou cheval marin, qui se frotte les jambes contre les joncs du Nil pour en faire sortir le sang. Mais, sans nous arrêter à cette origine fabuleuse, nous dirons que les hommes ont dû s'apercevoir de bonne heure des avantages que procuraient les hémorragies excitées par les efforts critiques de la nature, ou même occasionnées par des plaies accidentelles ; et que par conséquent il a dû nécessairement tomber dans leur idée d'imiter la nature ou le hasard dans les cas qui leur paraissaient semblables.
La pratique de la saignée dans l'antiquité
Le premier exemple que nous ayons de la saignée ne remonte pas à des temps moins reculés que ceux de la guerre de Troie. Podalyre, frère de Machaon, fut jeté, en revenant, sur les côtes de Carie,où il guérit Syrna, fille du roi Damathus, qui était tombée du haut d'une maison, en la saignant des deux bras. Ce trait, conservé par Etienne de Byzance, est le seul que nous trouvions avant Hippocrate, qui vivait 700 ans après la prise de Troie, et qui parle souvent avec éloge de la saignée, comme d'une ancienne pratique : Galien la recommande ; Avicenne, le prince des médecins arabes, la conseille; et, dans des temps rapprochés de nous, elle a été prescrite par Hoffman, Boerhaave, etc.