L'origine de Salve Regina
Une oeuvre faussement attribuée à saint Bernard
La plupart des écrivains qui ont parlé de l'origine du Salve Regina l'ont attribué à saint Bernard ; mais, selon l'opinion des plus habiles critiques, il n'est pas possible que ce saint soit l'auteur de cette antienne. Les méditations sur le Salve Regina, qui se trouvent dans les œuvres faussement attribuées à saint Bernard, sont évidemment la production d'Anselme, évêque de Lucques, qui vivait cent ans avant ce saint abbé ; et les quatre sermons du Salve Regina, attribués aussi pendant longtemps à ce saint docteur, ne sont pas de lui, comme on en convient à présent, mais d'un autre Bernard, évêque de Tolède.
Un chant composé au XIe siècle
Le Salve Regina fut composé, au XIe siècle, par Ademar ou Aymar, évêque du Puy en Velay, et fut nommé d'abord l'antienne du Puy, parce qu'il venait de cette ville. Cette fameuse antienne ne tarda pas à se répandre dans la chrétienté. Les statuts de l'ordre de Cluny prescrivent, après complies, le chant du Salve Regina, ou une autre antienne en l'honneur de la Vierge. L'ordre de Cîteaux marqua aussi son attention envers la même prière, lorsque saint Bernard en eut reconnu le mérite, et lui donna dans cet ordre le même privilège dont elle jouissait dans l'église du Puy, celui d'être chantée en tout temps, même le samedi saint.