L'origine de Sarrasins
Des peuples originaires de l'Arabie
Peuples de l'Arabie, qui descendaient des Saraoeni. Ils faisaient la principale force de l'armée de Mahomet, et ses successeurs achevèrent par leur bravoure les conquêtes que ce fondateur de la religion musulmane avait commencées, et qu'il se proposait de poursuivre quand il mourut en en 633.
Les califes, unissant comme lui l'autorité souveraine à la puissance pontificale, joignirent à l'Arabie, déjà conquise, le reste de la Palestine, la Syrie, l'Égypte et la Perse. Cet empire se démembra, et s'étendit dans la suite sous la puissance de divers conquérants. Les Turcs, peuple venu du Turkestan en Asie, après avoir embrassé la religion musulmane des Sarrasins, leur enlevèrent avec le temps de vastes pays qui, joints aux débris de Trébisonde et de Constantinople, ont formé l'empire ottoman : l'Egypte eut pour gouverneurs ses soudans particuliers.
Les conquêtes des Sarrasins
Les Sarrasins, qui avaient soumis les côtes de l'Afrique le long de la Méditerranée, furent appelés en Espagne par le comte Julien. On les nomme également Sarrasins à cause de leur origine, et Maures parce qu'ils étaient établis dans les trois Mauritanies. Le comte Julien était chez eux en ambassade lorsque sa fille fut déshonorée par Rodrigue, roi d'Espagne. Le comte outragé s'adressa aux Sarrasins pour le venger, et, commandés par un émir, ils conquirent toute l'Espagne, après avoir gagné, en 714, la célèbre bataille où Rodrigue perdit la vie. L'Espagne, à la réserve des cavernes et des rochers de l'Asturie, fut soumise en quatorze mois à l'empire des califes.
Ensuite, sous Abdérame, vers l'an 734, d'autres Sarrasins subjuguèrent la moitié de la France ; et quoique dans la suite ils furent affaiblis par les victoires de Charles Martel et par leurs divisions, ils ne laissèrent pas de conserver des places dans la Provence. Enfin, redoutables à la fois à Rome et à Constantinople, les Sarrasins se rendirent maîtres de la Perse, de l'Arabie, de toutes les côtes d'Afrique jusqu'au mont Atlas, et des trois quarts de l'Espagne.
La culture de la science et des lettres
Cette nation, qui aspirait à devenir la maîtresse du monde, se déclara d'une manière particulière en faveur des sciences ; elle donna retraite aux lettres chassées de Rome et d'Athènes. On cultiva la philosophie dans les académies du Caire, de Constantine, de Bassora, de Fez, de Tunis, d'Alexandrie, etc. Les Juifs eurent la permission d'établir leurs académies de Flora et de Piendebita au voisinage de Coufah et de Bagdad, et se livrèrent avec succès à l'étude de l'astronomie et de la médecine.
Le style sarrasin
Le style sarrasin est un genre d'architecture. Sous le règne de Philippe Auguste un nouveau genre d'architecture s'établit en Europe, et Paris vit pour la première fois s'élever dans son sein un vaste édifice (Notre-Dame) dans le style sarrasin. Ce nouveau genre, improprement appelé gothique, fit oublier l'architecture grecque, introduite dans la Gaule par les Romains, architecture dont la pureté avait reçu, vers la fin de l'empire d'Occident, plusieurs atteintes, et qui acheva de se dégrader pendant la domination des Francs. Sous les rois de cette nation, les églises, les palais offraient de lourds massifs de maçonnerie, assez généralement dénués de goût, de formes et d'ornements caractéristiques : les colonnes, leurs bases et leurs chapiteaux avaient communément les proportions de l'ordre corinthien ; mais ces chapiteaux, au lieu de feuilles d'acanthe, présentaient des figures bizarres, grotesques et souvent indécentes.
L'architecture sarrasine, au XIIe siècle, succéda à ce genre abâtardi. Son caractère, tout différent, consiste dans des formes sveltes d'une légèreté excessive, et dans des hardiesses de construction qui font naître dans l'âme du spectateur un sentiment où il entre plus de crainte que de plaisir ; il consiste aussi dans des fûts de colonnes d'une longueur disproportionnée : ces colonnes sont souvent groupées avec plusieurs autres, toujours couronnées de chapiteaux mesquins, d'où s'élèvent, en porte-à-faux, des nervures qui, comme les branches d'un arbre, se déploient et vont dessiner les arêtes des voûtes angulaires ou en ogive.
Les formes simples, belles et solides des voûtes à plein cintre furent constamment exclues de ce genre d'architecture orientale. (Dulaure, Histoire physique, civile et morale de Paris)
Une plante céréalière
Semence d'une plante originaire d'Asie, transportée en Afrique et introduite en Europe par les Maures d'Espagne, ou Sarrasins, d'où lui vient son nom. On l'appelle aussi blé noir.