L'origine de Scrutin
La mise en place de l'élection par scrutin dans la Rome antique
Ce mot vient du latin scrutari (rechercher, examiner). On donne ce nom à une manière de recueillir les suffrages par des billets ou par de petites boules noires et blanches, ce qui empêche que ceux qui donnent leurs voix pour ou contre ne soient connus. Jusqu'à l'an de Rome 613, les suffrages avaient été donnés de vive voix dans le choix des magistrats ; depuis, leur élection se fit par scrutin. Cette nouvelle manière d'y procéder consistait en ce que chaque citoyen mettait dans une boîte fermée, qui avait une ouverture au-dessus, le nom de celui qu'il choisissait. Peu après, ajoute-t-il, le scrutin fut aussi introduit dans les jugements.
L'usage du scrutin en France
Anciennement on appelait scrutin, l'assemblée où l'on examinait les dispositions des catéchumènes.
On voit dans les registres du parlement que, le 9 août 1413, Charles VI, voulant procéder, selon les formalités ordinaires et par la voie du scrutin, à l'élection d'un chancelier, fit entrer dans la chambre du conseil le dauphin, les ducs de Berry, de Bourgogne, de Bavière et de Bar, plusieurs barons, chevaliers et conseillers, qui tous jurèrent, sur l'Évangile et sur la vraie croix, de nommer celui qu'ils croiraient le plus digne de posséder cette charge. Henri de Marie, premier président, fut élu à la pluralité des voix, et nonobstant celle du roi dont le suffrage n'avait point été pour lui.
C'est surtout depuis la révolution que cette manière de voter a été usitée en France ; elle a été adoptée par les représentants du peuple dans les assemblées législatives, par les jurés dans les tribunaux, etc.