L'origine de Sel
Sel, du latin sal, salis.
Connu depuis la plus haute antiquité
L'usage du sel remonte à la plus haute antiquité. Homère, pour donner une idée de l'iguorance et de la stupidité de certains peuples, en apporte pour preuve qu'ayant du sel ils ne savent pas même en user pour assaisonner et pour conserver leur viande. Les Grecs mettaient cette substance au rang des choses qui devaient être consacrées aux dieux, et c'est en ce sens qu'Homère lui donne l'épithète de divin.
La vénération pour le sel chez les Grecs
On sait, à commencer par les Grecs, les idées superstitieuses que les anciens s'étaient formées sur cette substance, qu'on ne pouvait renverser sans offenser les dieux. Ces craintes ridicules, transmises de siècle en siècle, sont même venues jusqu'à nous. Le respect pour le sel s'étendit sur les vases qui le contiennent. C'était, selon les Grecs, le présage d'un grand malheur que de renverser le sel, et une impiété que de négliger de mettre des salières sur la table, ou de s'endormir après le souper avant de les avoir enlevées.
Le sel dans la Rome antique
La vénération pour le sel et pour les salières passa des Grecs aux Romains, qui, au rapport de Festus, ne manquaient jamais de mettre la salière sur la table avec une assiette dans laquelle ils présentaient aux dieux les prémices des viandes et des fruits ; et ils auraient cru la table profanée s'ils avaient oublié de la servir. Les premières salières n'étaient que des coquilles, concha salis puri, comme le dit Horace, ou elles étaient de terre cuite, ainsi que les autres vases ; mais, dans la suite, il y en eut d'or, d'argent, et de pierres précieuses.