L'origine de Septante


La version des septante

On dit la version des septante, c'est-à-dire des 70, au lieu de dire la version des 72 interprètes qui, selon les pères de l'Eglise, traduisirent l'Écriture sainte en grec, à la prière de Ptolémée Philadelphe, environ 300 ans avant Jésus-Christ. Cette traduction grecque des livres de Moïse est la première et la plus célèbre de toutes.


Le récit de la traduction des lois de Moîse

Le livre le plus ancien qui en parle porte le nom d'Aristée, et est parvenu jusqu'à nous. Suivant cet auteur, qualifié d'officier aux gardes de Ptolomée Philadelphe, ce roi d'Egypte, ayant fort à cœur la belle bibliothèque qu'il formait à Alexandrie, et qu'il remplissait de toutes sortes de livres, donna la direction de cette affaire à un illustre Athénien qu'il avait à sa cour, Démétrius de Phalère, qu'il chargea de lui tirer de tous les endroits du monde tout ce qu'il pouvait y avoir de curieux en fait de livres. Démétrius, en s'acquittant de cette commission, apprit que les Juifs avaient un livre qui contenait les lois de Moïse ; il en avertit le roi. Ce prince, ayant consenti d'en faire venir une copie de Jérusalem, avec des gens qui le traduisissent en grec, ordonna à Démétrius de lui dresser un mémoire sur cette affaire, et d'en écrire au souverain sacrificateur. Démétrius lui remit donc un mémoire pour obtenir des Juifs le livre de la loi de Moïse qu'il souhaitait. Selon le plan de ce mémoire, le roi demandait à Eléazar, souverain sacrificateur à Jérusalem, le livre de Moïse, et six personnes de chaque tribu pour le traduire en grec.
Aristée et André furent les porteurs de cette lettre, avec des présents immenses qui leur obtinrent toutes sortes d'honneurs à leur arrivée à Jérusalem. Ils revinrent à Alexandrie munis d'une bonne copie de la loi de Moïse écrite en lettres d'or, et accompagnés de six anciens de chaque tribu, c'est-à-dire 72 interprètes, pour la traduire en grec.
Le roi ayant vu ces 72 députés en fut fort satisfait, leur fit présent à chacun de trois talents, et les envoya à l'île de Pharos, prés d'Alexandrie, pour exécuter commodément leur entreprise. Démétrius les y conduisit par Heptastadium, qui joignait cette île au continent, et les logea dans une maison qu'on leur avait préparée. Ils se mirent aussitôt à travailler à leur version, et quand une période était faite, après qu'elle avait passé dans uns conférence générale, Démétrius l'écrivait. L'ouvrage fut achevé en 72 jours. Il fut lu et approuvé en présence du roi, qui fit encore présent à chaque traducteur de trois habits magnifiques, de deux talents en or, d'une coupe d'or d'un talent, et puis les renvoya dans leur pays.


Une version contestée

Voilà le précis de la relation d'Aristée ; mais le chevalier de Jaucourt est porté à croire que ce récit était une pure fable, qui n'a d'autre fondement sinon que, sous le règne de Ptolémée Philadelphe, il se fit une version de la loi de Moïse en grec par les Juifs d'Alexandrie. Quoi qu'il en soit, cette version subsiste, et est encore en usage dans les églises d'Orient ; elle a été la traduction ordinaire et canonique dont l'Eglise des premiers siècles s'est servie.

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