L'origine de Serrure

Dans les temps les plus reculés on n'avait pas de serrures pour fermer les portes d'entrée des maisons ; on se contentait, dit Millin (Dictionnaire des beaux-arts), d'attacher la porte avec des cordes, et le nœud de la corde faisait l'office de nos serrures.


L'ancêtre de la serrure

Bientôt on s'aperçut que ce moyen n'était pas suffisant ; on imagina donc un meilleur procédé. Dans l'intérieur de la maison on plaçait transversalement devant la porte un verrou de bois, supporté sans doute des deux côtés par un lien de fer ; dans ce verrou était fixé un morceau de fer ovale qui servait à lier le verrou avec la porte et à l'y fixer : ce fer était creusé, et dans l'intérieur il y avait un écrou à vis dans lequel s'adaptait un fer dont le bout était garni d'une vis, et qui tenait lieu de clef. Lorsqu'on voulait ouvrir cette espèce de serrure, on vissait la clef dans le fer ovale creux, et on le retirait ; alors la porte détachée du verrou s'ouvrait, et on ôtait celui-ci. C'était ainsi qu'on ouvrait les portes lorsqu'on se trouvait dans l'intérieur de la maison ; et pour les fermer on remettait le verrou et on y enfonçait le morceau de fer creux ovale. Afin de pouvoir fermer ou ouvrir, lorsqu'on était en dehors de la maison, ou taillait dans la porte, au-dessus de l'endroit où était la noix ou le fer ovale creux, un trou assez grand pour y passer la main, enfoncer la noix dans le verrou ou la retirer.


La serrure lacédémonienne

Par la suite on imagina encore une meilleure sorte de serrure, qu'on désignait sous le nom de lacédémonienne ; on l'employait surtout pour la fermeture des chambres dans l'intérieur des maisons. L'ancienne sorte de serrure fut conservée encore longtemps pour fermer les portes d'entrée des maisons et celles des villes ; la serrure lacédémonienne était aussi employée quelquefois pour la fermeture des grandes portes des maisons. Quant aux portes dans l'intérieur des maisons, on se contentait quelquefois d'y mettre son cachet au lieu de les fermer à clef.
La serrure lacédémonienne consistait en un verrou de fer qui ne passait pas transversalement par-dessus ou par-devant toute la porte, comme le verrou de bois de l'ancienne serrure, mais qui était appliqué seulement par-devant, du côte où la porte s'ouvrait, et dans l'intérieur de la chambre. La serrure lacédémonienne n'exigeait pas qu'on fit un trou dans la porte ; mais pour l'ouvrir, lorsqu'on était en dehors, on enfonçait la clef dans une petite ouverture faite à cet effet, et on soulevait ainsi le verrou.
La différence entre la serrure ancienne et la serrure appelée lacédémonienne consistait en ce que la première ne ressemblait qu'à un morceau de fer cylindrique, et que celle-ci au contraire avait plusieurs dentelures. Dans la suite on perfectionna la serrure lacédémonienne, en plaçant le verrou dans une capsule de fer pour la mettre mieux en sûreté ; elle avait donc quelque ressemblance avec nos serrures. On peut en dire autant de la clef lacédémonienne. Quelquefois on plaçait dans l'intérieur des chambres un second verrou qu'on ne pouvait pas ouvrir du dehors, et qui ne servait que pour s'enfermer soi-même dans une chambre.


Le perfectionnement de la serrure

Le perfectionnement des serrures a suivi dans ces derniers siècles les progrès de l'art de la serrurerie. En 1699, M. Papin, professeur de mathématiques à Marbourg, inventa une serrure d'une construction si singulière que, quoiqu'on eût remis la clef entre les mains de quelques serruriers fort habiles, en présence desquels on avait ouvert et fermé plusieurs fois la cassette où cette serrure était attachée, ils ne purent jamais la rouvrir.
Un grand nombre de serrures fort ingénieuses ont été inventées depuis. On peut signaler la serrure de sûreté de M. Régnier, qui s'est appliqué à perfectionner la serrure anglaise de Bramah, serrure qui à la vérité ne peut être crochetée, mais susceptible d'être forcée au moyen d'une fausse clef. Il fallait donc fortifier les garnitures de manière qu'une fausse clef se rompît avant de pouvoir les forcer, et c'est ce qui a été fait, en sorte que cette serrure est parvenue à un degré de perfection qu'elle n'avait pas à Londres ; et par un procédé de fabrication on l'établit à Paris à meilleur marché qu'en Angleterre.

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